Découvrez le fonctionnement complet de l’indexation des loyers des baux commerciaux, les caractéristiques des indices ICC, ILC, ILAT, leur évolution en 2021, 2022 et 2025, la formule d’indexation, ainsi que des conseils pratiques pour optimiser et sécuriser votre contrat de bail commercial comme dirigeant de PME.
L’indexation du loyer en matière de baux commerciaux représente une problématique cruciale pour tout chef d’entreprise. Entre enjeux financiers, évolution des indices (ICC, ILC, ILAT), et sécurisation contractuelle, maîtriser les règles applicables à l’indice de révision des loyers commerciaux est indispensable pour négocier ou gérer son bail.
Ce guide complet, rédigé dans une posture à la fois pédagogique et technique, vise à démystifier le fonctionnement des indices, leur mode d’application, ainsi que les précautions à adopter en tant que dirigeant de PME.
L’indice des baux commerciaux est un indicateur servant à actualiser le montant du loyer d’un local commercial, de manière régulière, pour le mettre en adéquation avec l’évolution de la conjoncture économique et immobilière.
Trois indices principaux existent, avec des champs d’application différents :
Chaque indice est publié chaque trimestre par l’INSEE.
L’indexation permet de protéger à la fois le bailleur (contre la dépréciation monétaire) et le locataire (contre des augmentations démesurées), assurant ainsi un équilibre contractuel.
L’indice du coût de la construction (ICC) est historiquement l’indice de référence, composé de l’évolution des prix dans le secteur du bâtiment. Il est aujourd’hui moins utilisé au profit de l’ILC ou de l’ILAT, car son évolution peut être très volatile. Il reste toutefois possible de le prévoir contractuellement pour les baux conclus avant avril 2008 ou par volonté expresse des parties.
« Le loyer sera révisé annuellement à la date anniversaire du bail, en fonction de la variation de l’indice du coût de la construction publié par l’INSEE. »
L’Indice des Loyers Commerciaux (ILC) a été spécifiquement créé pour les activités commerciales et artisanales (cf. Loi n° 2008-776 du 4 août 2008). Il offre une alternative plus stable à l’ICC, prenant en compte l’évolution de la consommation, de la construction et du chiffre d’affaires du commerce de détail.
Cet indice est désormais la référence pour la plupart des baux commerciaux de boutiques, magasins, exploitations artisanales, etc.
L’Indice des Loyers des Activités Tertiaires (ILAT) concerne principalement les locaux loués pour des activités tertiaires autres que commerciales (bureaux, entrepôts, professions libérales). Il intègre l’évolution des prix à la consommation hors tabac et loyers, l’indice du coût de la construction et celle du Produit Intérieur Brut.
L’indexation du loyer se fait le plus souvent annuellement, à date fixe prévue par le contrat, sur la base de l’indice choisi (la variation du dernier indice publié par rapport à celui du même trimestre de l’année précédente).
Formule de calcul :
Nouveau loyer=Ancien loyer×Indice de reˊfeˊrence (anneˊe n)Indice de reˊfeˊrence (anneˊe n−1)Nouveauloyer=Ancienloyer×Indicedereˊfeˊrence (anneˊen−1)Indicedereˊfeˊrence (anneˊen)
Pour un loyer annuel de 30 000 € en 2024, avec l’ILC 2e trimestre 2024 à 138,41 et l’ILC 2e trimestre 2025 à 142,68 :
30 000×142,68138,41=30 924,02 → nouveau loyer 202530 000×138,41142,68=30 924,02 → nouveauloyer 2025
L’indice applicable doit être clairement mentionné dans la clause d’indexation du bail. Il s’agit généralement de celui publié au trimestre précédant la date de révision.
« Le loyer sera révisé chaque année à la date anniversaire du bail, en fonction de la variation de l’Indice des Loyers Commerciaux (ILC) publié par l’INSEE pour le trimestre de référence. »
En 2021, les indices ILC et ILAT ont connu une hausse progressive, traduisant une reprise globale de l’activité économique post-crise sanitaire.
L’année 2022 s’est caractérisée par une progression plus nette de l’ILC et de l’ILAT, alimentée par la reprise économique et la hausse de l’inflation notamment dans le secteur du commerce de détail.
À ce jour, l’indice ILC pour le 2ème trimestre 2025 n’est pas encore publié. Cependant, il convient de consulter régulièrement le site de l’INSEE pour connaître la dernière valeur officielle de l’indice. L’évolution récente laisse présager une poursuite de la dynamique inflationniste.
Pour tout ajustement du loyer en 2025, reportez-vous à la dernière publication trimestrielle INSEE sous la rubrique "Indices des loyers commerciaux".
Conseil d’avocat : Pour chaque échéance annuelle, vérifiez sur le site de l’INSEE la dernière valeur publiée correspondant à l’indice choisi par votre contrat.
L’indice ILC pour 2025 n’est pas encore publié à la date de rédaction, mais il sera disponible au fil des trimestres par l’INSEE. Il est essentiel de consulter le site officiel pour l’obtenir avant toute révision du loyer.
L’indice du coût de la construction (ICC) concerne principalement les baux conclus avant 2008, ou si la clause d’indexation y fait expressément référence. Il est moins plébiscité actuellement en raison de sa forte variabilité.
Utilisez la formule : Nouveau loyer = Ancien loyer x (Nouvel indice / Ancien indice). Choisissez le bon indice (ILC, ILAT ou ICC) selon votre activité et la clause prévue au contrat.
L’ICC est l’Indice du Coût de la Construction, longtemps utilisé par défaut dans les baux commerciaux mais désormais concurrencé par l’ILC et l’ILAT pour plus de stabilité et d’adaptation sectorielle.
L'intégralité des valeurs trimestrielles de l’ILC, ILAT et ICC est accessible sur le site de l’INSEE (rubrique "Indices des loyers commerciaux").
Depuis la loi de juillet 2022 sur le pouvoir d’achat, les hausses de l’ILC sont temporairement plafonnées pour certaines PME (hausse maximale de 3,5 % par an sur 2022, 2023 et 2024). Ce plafonnement vise à limiter les hausses trop brutales pour les locataires PME.
Lors de la conclusion ou du renouvellement du bail, il est conseillé de :
Encadré : Clause de tunnel
« Le loyer ne pourra pas être majoré ou diminué de plus de 4% chaque année, quelle que soit l’évolution de l’indice choisi. »
L’enjeu financier d’une clause d’indexation mal rédigée peut être majeur. N’hésitez pas à faire appel à un avocat pour sécuriser et optimiser votre stratégie immobilière commerciale.
La gestion et la négociation des clauses d’indexation des baux commerciaux relèvent d’une matière technique, soumise à des évolutions réglementaires fréquentes. Seul un avocat spécialisé saura vous guider pour :
Consultez systématiquement un avocat pour adapter les clauses à votre activité et à la conjoncture du marché.