Découvrez tout sur la clause de résiliation et la clause résolutoire : définition, conditions de validité, exemples concrets et conseils pour sécuriser vos contrats commerciaux. Avocat à Paris, Guillaume Leclerc vous éclaire sur les bonnes pratiques contractuelles.
Pour être valable, une clause de résiliation ou résolutoire doit :
• Être rédigée de façon claire et précise, en identifiant les obligations dont l’inexécution entraînera la résiliation.
• Respecter l’ordre public : certaines clauses ne peuvent pas déroger à la loi, notamment en matière de contrats de consommation ou de travail.
• Être appliquée de bonne foi.
La clause doit :
• Figurer expressément dans le contrat.
• Préciser la procédure à suivre (commandement, préavis, etc.).
• Pour les baux commerciaux, la loi impose un commandement préalable par commissaire de justice, avec un délai d’un mois pour régulariser la situation.
Dans un contrat de prestation de services, la clause de résiliation permet d’anticiper les cas de rupture avant le terme prévu. Elle peut être :
• Unilatérale : une partie peut mettre fin au contrat sans l’accord de l’autre, sous réserve de respecter les conditions fixées (préavis, indemnité, motif).
• Bilatérale : les deux parties peuvent résilier selon les mêmes modalités.
Exemple concret :
Un prestataire informatique et son client conviennent que le contrat pourra être résilié à tout moment par l’une ou l’autre des parties, sous réserve d’un préavis de 60 jours et du paiement des prestations réalisées.
La clause résolutoire prévoit la résiliation automatique du contrat en cas de manquement grave, sans attendre l’échéance. Elle est très utilisée dans les baux commerciaux, mais aussi dans d’autres contrats (franchise, distribution, etc.).
• Bail commercial : le locataire ne paie pas son loyer. Le bailleur lui adresse un commandement de payer par commissaire de justice. Si, après un mois, le locataire n’a pas régularisé, le bail est résilié de plein droit.
• Contrat de distribution : la clause résolutoire peut prévoir la résiliation immédiate en cas de non-respect de l’exclusivité territoriale.
• La clause ne doit pas être abusive ou contraire à l’ordre public.
• En matière de bail commercial, le juge peut suspendre les effets de la clause résolutoire et accorder des délais au locataire pour régulariser la situation.
• Saisine du juge : la partie sanctionnée peut demander au juge de suspendre ou d’écarter la clause si elle estime qu’elle a été appliquée abusivement ou sans respecter la procédure.
• Négociation : il est souvent possible de trouver un accord amiable avant la mise en œuvre de la clause.
Il n’est pas obligatoire d’insérer une clause de résiliation ou résolutoire dans tous les contrats, mais cela est fortement recommandé pour anticiper les difficultés et encadrer la rupture contractuelle. À défaut, la résiliation devra passer par la voie judiciaire, ce qui peut être long et coûteux.
« Chaque partie pourra résilier le présent contrat à tout moment, sous réserve de notifier sa décision à l’autre partie par lettre recommandée avec accusé de réception, en respectant un préavis de 30 jours. Les prestations réalisées jusqu’à la date de résiliation seront intégralement facturées. »
« À défaut par le Preneur d’exécuter une seule des charges et conditions du présent bail, ou à défaut de paiement d’un seul terme de loyer à son échéance, le présent bail sera résilié de plein droit un mois après un commandement de payer resté infructueux, sans qu’il soit besoin d’aucune formalité judiciaire supplémentaire. »
• Respect des conditions prévues dans la clause (motif, préavis, procédure).
• Bonne foi dans la mise en œuvre.
• Possibilité de recours judiciaire en cas de contestation.
C’est une clause qui organise la fin anticipée du contrat de prestation de services, en prévoyant les modalités de notification, de préavis et d’indemnisation éventuelle.
Oui, mais la procédure est plus complexe : il faut alors invoquer un manquement grave ou un cas de force majeure, et saisir le juge pour obtenir la résiliation judiciaire.
La clause de résiliation et la clause résolutoire sont des instruments puissants pour sécuriser vos contrats commerciaux. Leur rédaction exige rigueur et anticipation. En cas de doute, n’hésitez pas à consulter un avocat pour adapter ces clauses à vos besoins spécifiques et à la nature de vos relations contractuelles.