Découvrez le guide complet sur le freelance en portage salarial : définition, fonctionnement, avantages, différences avec le statut de freelance classique, exemples concrets, coûts, sécurité sociale, obligations contractuelles et FAQ par un avocat à Paris.
Le portage salarial est une forme d’emploi qui permet à un professionnel autonome d'exercer son activité en toute indépendance tout en bénéficiant du statut salarié. Concrètement, il s’agit d’une relation tripartite : le freelance (appelé salarié porté), la société de portage salarial et l’entreprise cliente.
Exemple concret : Alice, développeuse web freelance, souhaite travailler avec une grande entreprise sans monter sa propre société. Elle signe un contrat de prestation avec cette entreprise par l’intermédiaire d’une société de portage salarial, qui l’emploie et facture la mission à l’entreprise cliente. Alice bénéficie ainsi d’une fiche de paie, de la sécurité sociale et de la retraite – tout en gardant sa liberté organisationnelle.
Issu du Code du travail, le portage salarial est encadré par les articles L1254-1 et suivants. Le professionnel bénéficie d’un contrat de travail auprès de la société de portage, tout en gérant ses prestations, sa prospection et sa négociation commerciale.
Encadré pédagogique :
<div style="border:1px solid #000; padding: 16px; margin: 16px 0;"> Le portage salarial n’est ni une sous-traitance classique, ni un prêt de main d’œuvre illicite : il s’agit d’un régime spécifique réservé aux professionnels autonomes, principalement dans les métiers de l’expertise, du conseil, de la formation ou du numérique. </div>
Le portage salarial offre un compromis idéal : autonomie dans l’organisation et sécurisation sociale. Ce statut séduit particulièrement :
Exemple : Un ingénieur informatique hésitant à créer une SASU optera pour le portage salarial afin de tester sa viabilité sur le marché sans supporter la contrainte de gestion d’une société.
La question du choix entre portage salarial et véritable statut de freelance (micro-entreprise, EURL, SASU…) est centrale pour qui souhaite se lancer. Voici un tableau comparatif en HTML pour bien visualiser :
Le portage salarial est réservé aux activités intellectuelles (conseil, informatique, marketing, formation…) hors professions réglementées (avocat, expert-comptable, médecin, etc.). Un graphiste, un consultant RH, un développeur web trouveront parfaitement leur place dans ce dispositif.
Devenir freelance en portage salarial se déroule en plusieurs étapes :
Exemple de clause de rémunération dans un contrat de portage salarial :
"Le salaire mensuel brut du salarié porté sera calculé en fonction du chiffre d’affaires réalisé auprès des clients, diminué des frais de gestion (10%) et des cotisations sociales obligatoires, conformément aux barèmes en vigueur."
Même sous le statut de salarié porté, le freelance garde la responsabilité de :
Encadré pédagogique :
<div style="border:1px solid #000; padding: 16px; margin: 16px 0;"> Avant la signature, demandez toujours la communication du modèle de contrat porté, analysez les conditions de rémunération, d’intermédiation, de rupture, et assurez-vous que toutes les mentions légales obligatoires figurent au contrat. </div>
En règle générale, les frais de gestion sont compris entre 5 % et 10 % du chiffre d’affaires facturé. À cela s’ajoutent les charges sociales, similaires à celles d’un salarié classique (environ 45 % à 55 % du brut facturé).
Exemple : Pour une mission à 10 000 € HT facturée :
Encadré pédagogique :
<div style="border:1px solid #000; padding: 16px; margin: 16px 0;"> Bien que le portage salarial coûte plus cher que l’auto-entreprise, il offre en contrepartie une sécurité sociale, un accès à l’assurance chômage et une gestion administrative simplifiée. </div>
Le salarié porté bénéficie :
Cas concret 1 : Julien, consultant IT, souhaitait décrocher de grands comptes nationaux. Il a préféré le portage salarial pour garantir des délais de paiement fiables et avoir accès à la formation.
Cas concret 2 : Claire, formatrice, a opté pour le portage pour éviter la gestion fiscale et pouvoir bénéficier du chômage entre deux missions.
Cas concret – clause contractuelle :
"En cas de rupture anticipée de la mission, le salarié porté percevra une indemnité proportionnelle au préjudice subi, sur justification."
Il convient tout d’abord d’identifier son offre de prestations, de sélectionner une société de portage adaptée à son secteur, puis de signer une convention de portage ; cette démarche est rapide et accessible aux professionnels justifiant d'une expertise reconnue.
Le freelance “pur” exerce en tant qu’indépendant sous régime micro-entreprise ou société, supporte seul ses obligations fiscales/sociales. Le freelance en portage salarial, lui, bénéficie d’un contrat de travail et de la protection du salariat, mais à un coût supérieur.
Retrouvez mon guide sur le freelance ici : www.victorisavocat.com/blog/le-guide-complet-du-contrat-freelance-en-france
En moyenne : frais de gestion entre 5% et 10% du chiffre d’affaires, charges sociales à hauteur de 40% à 50%. Le salaire net représente généralement 45% à 50% du montant facturé.
Un avocat en droit du travail ou un expert-comptable conseille utilement sur le choix du régime (statut, fiscalité, sécurité sociale, gestion des risques contractuels) et l’analyse des contrats de portage.
Le portage salarial permet de conjuguer liberté professionnelle, sécurité juridique et sociale, et absence de gestion administrative fastidieuse. Il s’adresse à des professionnels exigeant équilibre, autonomie et sérénité dans leur activité.
Matière réglementée : Le portage salarial étant un domaine encadré par la législation, il est vivement conseillé de solliciter l’accompagnement d’un avocat ou d’un professionnel du droit afin d’anticiper et de prévoir l’ensemble des contraintes et opportunités liées à ce statut.
Article rédigé par Guillaume Leclerc, avocat en contrats commerciaux et contentieux commerciaux à Paris.