Découvrez tout ce qu'il faut savoir sur le droit de préemption : fonctionnement, délais, différents types (urbain, locataire, fonds de commerce, SAFER). Guide complet pour dirigeants de PME afin d'anticiper cette matière réglementée avec l'appui d'un avocat.
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Le droit de préemption est un mécanisme juridique complexe et puissant, qui permet à certains acteurs — collectivités publiques, locataires, exploitants agricoles, etc. — d’acquérir en priorité un bien immobilier ou commercial mis en vente. En tant que dirigeant de PME, il est crucial de bien comprendre ce dispositif pour sécuriser vos projets d’investissement ou de cession. Cet article « bible » vous propose une analyse exhaustive, claire et illustrée par des exemples concrets et des cas pratiques.
Le droit de préemption est un droit légal qui confère à son titulaire la priorité pour acheter un bien mis en vente, en se substituant à tout acquéreur tiers. Ce mécanisme s’applique principalement aux biens immobiliers et commerciaux, dans un objectif d’intérêt général (urbanisme, agriculture, protection des locataires, commerce de proximité, etc.).
Contrairement à un simple droit de préférence, le droit de préemption modifie fondamentalement la dynamique de la vente : le titulaire du droit peut imposer à la vente son propre achat, sous réserve d’en respecter les conditions financières fixées ou acceptées par le vendeur.
Lorsqu’un propriétaire décide de vendre un bien soumis à un droit de préemption, il doit notifier cette intention via une déclaration d’intention d’aliéner (DIA), souvent déposée par le notaire. Cette formalité permet au titulaire du droit de préemption d’être informé avant que la vente ne soit définitivement conclue.
Le titulaire dispose alors d’un délai légal pour décider s’il exerce ou non son droit. En cas d’exercice, il se substitue à l’acquéreur initial et achète le bien aux conditions proposées.
Le délai pour exercer un droit de préemption est généralement de deux mois à compter de la réception de la DIA. Ce délai peut être suspendu si le titulaire demande des documents complémentaires ou une visite du bien, ou en cas d’incertitude juridique.
Si le titulaire fait une offre à un prix inférieur à celui proposé, le vendeur dispose alors de deux mois pour accepter ou refuser. À défaut d’accord, un juge d’expropriation peut être saisi pour fixer le prix.
Le plus fréquent est le droit de préemption urbain (DPU), attribué aux collectivités territoriales. Il permet aux communes ou autres entités responsables du PLU d’acquérir des biens dans un but d’aménagement, de lutte contre la spéculation ou de protection de l’intérêt général.
Zones concernées : quartiers en renouvellement urbain, espaces naturels sensibles, zones prioritaires pour la construction de logements sociaux.
Le droit de préemption des locataires est une protection légale qui permet à un locataire d’acquérir en priorité le logement qu’il occupe. Applicable principalement aux logements loués nus sous bail soumis à la loi de 1989, ce droit vise à stabiliser la situation des occupants et à favoriser l’accès à la propriété.
Exemple : un locataire reçoit une offre d’achat de la part de son propriétaire ; il dispose alors de 2 mois pour accepter ou refuser cette offre.
Depuis 2024 à Paris, un droit de préemption spécifique s’applique à la cession de fonds de commerce, de baux commerciaux, et même de droits au bail dans certains quartiers. Ce droit vise à protéger le commerce de proximité et l’artisanat contre la disparition ou la spéculation.
Exemple de clause à insérer dans un acte de cession :
« La présente cession est subordonnée à l’absence d’exercice du droit de préemption commercial par la Commune de Paris conformément à l’article L214-1 du Code de l’urbanisme. »
La Société d’Aménagement Foncier et d’Établissement Rural (SAFER) dispose d’un droit préférentiel d’achat sur les terres agricoles mises en vente, afin de garantir la pérennité de l’activité agricole.
Le délai est en principe de deux mois à compter de la réception de la déclaration d’intention d’aliéner (DIA) par le titulaire du droit. Ce délai peut être prolongé en cas de demande de documents supplémentaires ou de visite du bien.
Si le titulaire signifie son intention d’exercer la préemption dans le délai, la vente est suspendue. En l’absence de réponse dans les délais, le propriétaire est libre de vendre à un tiers.
Il est possible, sous certaines conditions légales, de tenter de contourner ou réduire les risques liés au droit de préemption, notamment :
Cette matière nécessite un accompagnement juridique précis et personnalisé.
La DIA est le document envoyé à la mairie dès que le compromis de vente est signé, avant l’acte authentique. Elle déclenche le délai de préemption de deux mois.
À défaut de DIA, la vente est nulle vis-à-vis du titulaire du droit de préemption. Ce formalisme est donc essentiel à respecter.
Le droit de préemption légal est celui prévu par la loi, notamment pour les locataires ou les exploitants agricoles. Il s’impose de plein droit au propriétaire qui souhaite vendre son bien, sous réserve des conditions légales.
En immobilier, le droit de préemption urbain est un outil fréquent des collectivités pour maîtriser leur territoire. Il s’applique dans des zones définies par le PLU avec un cadre strict, notamment en matière de délais et d’information.
C’est un droit permettant au locataire d’acheter en priorité le logement qu’il loue, avec une offre formelle du propriétaire indiquant prix et conditions, et un délai de réponse.
Les principaux moyens sont la contestation juridique du droit, la gestion stratégique de l’information, ou la recherche d’un acquéreur non soumis. Mais ces solutions doivent être maniées avec l’appui d’un avocat.
Depuis 2024 à Paris, la mairie peut préempter les fonds de commerce dans certaines zones. Cette réglementation vise à protéger le commerce local et impose des contraintes spécifiques aux cessions.
La DIA est la déclaration qui informe la collectivité de la vente imminente d’un bien taxé par un droit de préemption. Elle lance le délai de préemption.
La durée pour exercer un droit de préemption est en général de deux mois, avec des possibilités de suspension et prolongation encadrées par la jurisprudence.
Le droit de préemption est une matière strictement encadrée par la loi et la jurisprudence, soumise à une procédure précise et à des délais impératifs. Chaque cas est particulier, avec des enjeux spécifiques selon les biens concernés et les titulaires du droit. Il est donc essentiel de bénéficier d’un conseil juridique adapté et expert pour anticiper les risques, sécuriser vos opérations et faire valoir vos droits.