Découvrez les obligations légales du vendeur professionnel : devoir d’information, de conseil, de délivrance conforme et de garantie. Un guide concret et pratique rédigé par un avocat en droit commercial à Paris pour les dirigeants de PME.

Dans chaque contrat de vente, la loi impose au vendeur professionnel une série d’obligations essentielles destinées à protéger l’acheteur. Ces obligations, prévues aux articles 1602 et suivants du Code civil ainsi que dans le Code de la consommation, imposent au vendeur de livrer un bien conforme, d’informer loyalement son client, et surtout de le conseiller sur l’adéquation du produit à ses besoins.
Ces devoirs revêtent une importance particulière pour les dirigeants de PME qui, bien qu’expérimentés, sont souvent considérés comme les « parties faibles » face à un professionnel vendeur spécialisé. Une méconnaissance ou une inexécution de ces obligations peut entraîner la nullité du contrat, des dommages-intérêts, voire un recours judiciaire.
L’article 1603 du Code civil énonce que le vendeur est tenu de délivrer et de garantir la chose qu’il vend.
Cette obligation implique que le vendeur :
Exemple concret : un fournisseur industriel vend une machine censée fonctionner à 380 volts, mais celle livrée est calibrée à 220 volts. L’acheteur peut demander la résolution de la vente ou exiger la mise en conformité.
La délivrance s’entend comme la remise de la chose en état de fonctionner selon l’usage prévu. Une simple remise matérielle ne suffit pas : le bien doit être apte à l’usage contractuellement défini.
Deux régimes coexistent :
Exemple pratique : un vendeur automobile livre un véhicule d’occasion dont le moteur présente un vice structurel non signalé — l’acheteur professionnel peut invoquer la garantie des vices cachés.
L’article 1112-1 du Code civil impose à toute partie, avant la conclusion d’un contrat, de communiquer toute information déterminante pour le consentement de l’autre, à condition que celle-ci l’ignore légitimement.
Le vendeur professionnel doit donc donner à l’acheteur une information claire, loyale et précise.
Concrètement :
L’omission d’une information déterminante peut conduire à une annulation du contrat pour réticence dolosive.
Lorsque la vente s’adresse à un consommateur, les articles L.111-1 et suivants du Code de la consommation exigent que le professionnel communique avant le contrat :
Ces obligations valent également pour les ventes entre professionnels, dès lors qu’il existe un déséquilibre d’informations manifeste (jurisprudence constante depuis Cass. com., 16 oct. 2024).
Le vendeur professionnel ne peut se borner à vendre. Il doit s’enquérir des besoins de son client pour l’informer et le conseiller utilement sur le choix du produit. Cette obligation découle de l’article 1147 du Code civil et d’une construction jurisprudentielle exigeante.
Exemple concret : un fournisseur propose un système de climatisation sans vérifier que le volume de la pièce est compatible avec la puissance de l’appareil. L’installation s’avère inadaptée : le vendeur engage sa responsabilité contractuelle pour défaut de conseil.
La Cour de cassation oblige le vendeur à prouver qu’il s’est informé des besoins du client et qu’il a correctement conseillé celui-ci.
Les vendeurs professionnels doivent donc se préconstituer la preuve (courriers, fiches de besoins, échanges d’emails).
Exemple de clause utile :
« Le vendeur déclare avoir recueilli auprès de l’acheteur toutes les informations relatives à ses besoins techniques et l’avoir informé des conditions d’utilisation du produit. »
Cette clause n’exonère toutefois pas le vendeur de son devoir de vigilance : elle ne vaut que si l’obligation a été réellement exécutée.
Le vendeur professionnel de véhicules (neufs ou d’occasion) est soumis à des obligations accentuées :
Par exemple, la Cour d’appel de Montpellier (2025) a condamné un concessionnaire n’ayant pas averti l’acheteur professionnel de l’entretien coûteux nécessaire au moteur livré.
Le vendeur immobilier professionnel doit non seulement livrer le bien mais garantir l’absence de servitudes non apparentes (Cass. civ. 13 fév. 2025).
Il doit en outre fournir aux acquéreurs tous les diagnostics obligatoires : DPE, amiante, plomb, termites, etc.
Le manquement à cette obligation peut justifier l’annulation de la vente ou une réduction du prix.
Le non-respect des obligations du vendeur professionnel expose à des conséquences juridiques sévères :
Les juges se montrent particulièrement stricts à l’égard des vendeurs professionnels, considérant que leur compétence technique leur confère un devoir accru de loyauté et de transparence.
Afin de sécuriser leurs ventes, les entreprises doivent :
Délivrer un bien conforme, garantir contre les vices cachés, informer et conseiller son client.
C’est l’obligation de vérifier les besoins du client et de l’informer sur l’adéquation du produit vendu à l’usage prévu.
Le vendeur doit transmettre toutes les informations essentielles sur le bien avant la vente, sous peine de nullité du contrat.
Même entre professionnels, le vendeur est tenu d’un devoir de conseil lorsqu’il existe un déséquilibre d’expertise manifeste.
Informer sur le kilométrage réel, les réparations, l’état des organes mécaniques, et délivrer une garantie légale.
Le droit des contrats de vente est une matière réglementée. La rédaction de vos contrats, vos CGV et vos fiches produits doit être soigneusement encadrée.
L’accompagnement d’un avocat en droit commercial permet de prévenir tout risque de contentieux et d’éviter les pénalités ou nullités en cas de manquement.