Cet article explore en profondeur la procédure d'exequatur en France, sa définition, ses enjeux pour les dirigeants de PME, et détaille étape par étape les modalités permettant d'obtenir l'exécution d'une décision de justice étrangère. Illustré d'exemples concrets et de cas jurisprudentiels, il s'adresse aux chefs d'entreprise concernés par des litiges internationaux ou la reconnaissance d'actes étrangers.
L'ouverture croissante des entreprises françaises à l'international expose désormais les PME à des litiges ou à des démarches juridiques impliquant des décisions étrangères : jugements civils, sentences arbitrales, tutelles, etc. Mais comment faire reconnaître ou exécuter en France une décision obtenue à l'étranger ? C'est ici qu'intervient la notion et la procédure d'exequatur.
Ce guide vise à :
L'exequatur est une procédure visant à rendre exécutoire en France une décision de justice ou un acte étranger (jugement, sentence arbitrale, acte de tutelle, etc.). Autrement dit, elle permet à une décision obtenue à l'étranger de produire ses effets sur le territoire français, ouvrant la voie à son application, voire à des mesures d'exécution forcée (saisie, expropriation, etc.).
Encadré pédagogique : L'exequatur, un "visa juridique"
Imaginez l'exequatur comme un visa délivré par le juge français à une décision étrangère pour qu'elle "circule" et s'applique en France. Sans ce visa, un jugement étranger n'a aucune force exécutoire ici.
Le terme "exequatur" vient du latin "exequi" (qu'il exécute) et trouve ses racines dans la reconnaissance mutuelle des jugements entre anciennes provinces françaises. Aujourd'hui, il est au cœur du droit international privé, au côté des règles de conflit de juridictions et de lois.
Exemple : Une PME française obtient gain de cause dans un litige commercial au Maroc, visant un débiteur local qui possède des biens à Paris. Pour saisir ces biens en France, il faudra obtenir l'exequatur du jugement marocain auprès du tribunal français.
La procédure d'exequatur a pour but de conférer force exécutoire en France à une décision étrangère – condition indispensable pour faire appliquer la décision (par exemple, poursuites, saisie, réalisation d'un droit de visite…).
La reconnaissance simple permet seulement de tenir compte de la situation créée à l'étranger (déjà marié, déjà divorcé), sans pouvoir exécuter la décision. L'exequatur, elle, permet d'aller jusqu'à l'exécution matérielle (saisies, jugements patrimoniaux…).
L’exequatur s’inscrit dans le cadre du droit international privé, pilier du commerce transfrontalier. Trois grandes problématiques coexistent :
L’exequatur d’une tutelle étrangère permet au tuteur désigné à l’étranger d’exercer les droits de la personne protégée en France. Sans cette procédure, la mise sous tutelle ne serait pas reconnue devant les administrations ou les établissements bancaires français.
Exemple concret : Un tuteur portugais souhaite vendre un bien immobilier à Paris appartenant à une personne protégée : il devra solliciter l’exequatur de la tutelle afin de disposer du droit de vente.
La compétence revient exclusivement au Tribunal judiciaire, saisi par voie d’assignation (acte d’avocat) ou requête conjointe. Territorialement, il s’agit du tribunal du domicile du défendeur, avec des aménagements (notamment en l’absence de domicile connu).
« Il est demandé au tribunal de bien vouloir donner l’exequatur à la décision en date du [date] rendue par [juridiction étrangère], aux fins de rendre celle-ci exécutoire sur le territoire français. »
Foreign businesses wishing to enforce a foreign judgment in France must comply with the exequatur procedure, as outlined above. Essential requirements include:
Practical tip: Always check bilateral conventions between France and the country of judgment for possible procedural simplifications.
Certaines décisions rendues en France sont dites "exécutoires à titre provisoire", c’est-à-dire applicables immédiatement, malgré un appel en cours. Pour une décision étrangère, seule l'exequatur lui confère cette force en France.
Il arrive qu’un appel ou une procédure d’urgence sollicite la suspension de l’exécution provisoire. Un exemple typique : l’appel devant le premier président de la cour d’appel visant à stopper temporairement les effets d’une décision étrangère.
L'exequatur permet de rendre "exécutoire" en France une décision rendue à l'étranger, offrant ainsi à son bénéficiaire le droit de la faire appliquer auprès des autorités ou via la justice française.
La procédure consiste à déposer une demande devant le tribunal judiciaire (généralement par assignation), qui contrôle la régularité de la décision étrangère et veille à la conformité aux critères juridiques.
L’exequatur est un outil central du droit international privé, permettant le respect des décisions étrangères dans un contexte transfrontalier, sous réserve du respect de l’ordre public et de l’absence de fraude.
Il s’agit d’obtenir la reconnaissance en France d’une tutelle prononcée à l’étranger pour permettre au tuteur d’agir sur le patrimoine ou pour les besoins quotidiens de la personne protégée.
En France, la procédure se déroule exclusivement devant le tribunal judiciaire, assisté d’un avocat et avec des pièces originales traduites. Elle permet d’obtenir un jugement autorisant l’application en France.
Le terme "exequatur" est identique en français et en anglais juridique, et désigne la procédure d’exécution des décisions rendues à l’étranger.
The exequatur procedure in France allows foreign court decisions to be recognized and enforced, subject to specific French legal standards.
L’exécution provisoire permet d’appliquer immédiatement une décision. Pour une décision étrangère, elle ne devient effective qu’après l’exequatur français.
Encadré pratique : Clause suggérée en commerce international
« Les parties conviennent que tout jugement ou sentence arbitrale rendu dans le cadre du présent contrat pourra, le cas échéant, faire l’objet d’une demande d’exequatur en France afin d’être rendu exécutoire. »
L’exequatur est une étape indispensable pour toute PME impliquée dans un contentieux ou une opération commerciale internationale. Sa maîtrise permet d’éviter les écueils de non-exécution et d’optimiser l’application des droits reconnus à l’étranger.
Pour obtenir des résultats, préparez votre dossier avec rigueur, appuyez-vous sur l’expertise d’un avocat, et anticipez les démarches dès la négociation contractuelle internationale.