L’obligation de loyauté, pilier fondamental du droit des contrats et du droit du travail, s’impose à tous les acteurs économiques. Ce guide complet, conçu pour les dirigeants de PME, explore la définition, la portée et les enjeux de la loyauté contractuelle, en intégrant les principaux exemples, jurisprudences et conseils pratiques pour protéger vos intérêts, de la rédaction du contrat à sa rupture.

L’obligation de loyauté, principe fondateur de la relation contractuelle et de la vie en entreprise, impose à chaque partie d’agir avec honnêteté, transparence et respect des engagements. Pour les dirigeants de PME, comprendre et anticiper cette obligation est indispensable, tant lors de la formation du contrat que dans son exécution et sa rupture. Elle conditionne la confiance des partenaires commerciaux, la stabilité interne et la sécurité juridique de l’entreprise.
L’obligation de loyauté désigne le devoir, pour chaque contractant, d’adopter un comportement honnête et transparent envers son partenaire commercial, en évitant toute attitude trompeuse ou dissimulée. Dans le cadre des relations professionnelles, elle impose de communiquer les informations essentielles, de ne pas nuire aux intérêts légitimes de l’autre, et d’exécuter les engagements de bonne foi.
Exemple concret :
Dans une relation de distribution, un fournisseur doit informer son distributeur d’éventuels changements qui impacteraient la continuité du contrat (modification des conditions, rupture, etc.), à défaut de quoi il peut être sanctionné pour manquement à son obligation de loyauté.
La loyauté contractuelle trouve son socle dans l’article 1104 du Code civil : « Les contrats doivent être négociés, formés et exécutés de bonne foi. » La notion de loyauté découle directement de cette exigence de bonne foi, enrichie par la jurisprudence et la doctrine.
Encadré pédagogique :
La Cour de cassation rappelle régulièrement que « la bonne foi ne se présume pas, elle s’exige ». Dans un arrêt du 10 juillet 2007, une partie avait tu volontairement une information capitale lors de la négociation contractuelle, la Cour a sanctionné ce comportement comme contraire à la loyauté.
Exemple concret :
Lors d’une négociation de cession d’entreprise, dissimuler un passif financier important constitue une violation manifeste de l’obligation de loyauté, exposant le cédant à de lourdes sanctions.
Dans certaines relations, comme le contrat de travail, la distribution exclusive, l’agence commerciale ou le franchise, la jurisprudence exige une loyauté « renforcée » : devoir de non-concurrence, transparence accrue, respect des règles déontologiques.
Cas pratique :
Un franchisé doit informer honnêtement le franchiseur des difficultés économiques, faute de quoi il risque la résiliation pour faute grave.
Voici un tableau récapitulatif qui présente les 5 obligations principales du contrat et leur articulation avec la loyauté :
L’article 1104 du Code civil consacre la notion :
« Les contrats doivent être négociés, formés et exécutés de bonne foi. »
La loyauté est ainsi une exigence transversale, qui irrigue l’ensemble de l’activité contractuelle, qu’il s’agisse de distribution, de prestation de services, de société ou de cession de fonds de commerce.
Exemple de clause :
« Les parties s’engagent à exécuter le présent contrat avec loyauté et bonne foi, à prévenir l’autre de toute difficulté susceptible d’affecter la réalisation de leurs obligations et à collaborer loyalement pour le succès de la relation contractuelle. »
Le salarié doit, pendant toute la durée de l’emploi, respecter une véritable loyauté vis-à-vis de son employeur : ne pas nuire à l’entreprise, ne pas détourner des clients, respecter la confidentialité des informations. L’employeur, de son côté, doit agir de façon transparente, fournir toutes les informations permettant au salarié d’exercer ses missions, et respecter la dignité du salarié.
Exemple concret :
Le détournement de clientèle par un salarié ou le refus d’information stratégique de l’employeur peuvent constituer des violations graves de l’obligation de loyauté.
Même après la dissolution du contrat, certaines obligations survivent. L’ancien collaborateur, partenaire ou distributeur ne peut pas agir contre les intérêts de son précédent cocontractant par des manœuvres déloyales (dénigrement, détournement de savoir-faire, concurrence déloyale).
Exemple :
Un ex-distributeur qui sollicite activement la clientèle de son ancien fournisseur s’expose à des poursuites pour manquement à l’obligation de loyauté post-contractuelle.
L’obligation de loyauté est illustrée par une jurisprudence abondante.
Encadré pédagogique :
La jurisprudence précise que le devoir de loyauté peut être renforcé par la nature du contrat, les circonstances, ou les relations antérieures entre les parties.
Il s’agit du devoir, imposé par le Code civil, d’exécuter le contrat de manière honnête, transparente et respectueuse de l’autre partie, en adoptant un comportement qui facilite l’exécution de la relation contractuelle.
Ce devoir implique de ne pas tromper, de ne pas dissimuler d’informations importantes, de ne pas abuser de sa position, et d’agir dans l’intérêt d’une collaboration saine.
Bonne foi, non-concurrence, confidentialité, information, respect des règles d’ordre public. La loyauté irrigue chacune de ces obligations.
Elle existe dans certains contrats caractérisés par une dépendance ou un déséquilibre ; elle suppose une transparence et un respect déontologique accrus.
L’article 1104 du Code civil pose le principe de bonne foi et, par ricochet, celui de la loyauté dans toute la relation contractuelle.
L’employeur doit informer loyalement le salarié de tout changement impactant son travail, agir dans le respect de la personne et éviter tout abus ou manœuvre déloyale durant ou à la fin du contrat.
C’est le devoir, pour chaque partie, de ne pas nuire aux intérêts de l’autre, d’éviter tout comportement malhonnête ou abus de droit, et de contribuer, par une coopération sincère, à la réussite du contrat.
Des obligations subsistent : confidentialité, non-dénigrement, interdiction de concurrence déloyale. Un manquement peut être lourdement sanctionné.
Arrêts Manoukian, Canal+/TF1, Cour de cassation 7 octobre 1998 : déloyauté caractérisée lors de la négociation, l’exécution, ou la cessation du contrat.
Prévoyez une clause spécifique :
Les parties s’engagent à exécuter le présent contrat dans un esprit de loyauté et de coopération, à s’informer mutuellement de toute difficulté et à s’abstenir de tout comportement de nature à nuire à la relation contractuelle.
Le droit de la loyauté contractuelle est une matière réglementée. Sa mise en œuvre varie selon les circonstances, la nature du contrat et les objectifs poursuivis. Pour anticiper les risques et adapter la clause à vos besoins, il est indispensable de solliciter les conseils d’un avocat spécialisé, qui saura vous guider dans la rédaction, la négociation ou la rupture du contrat.