15/7/25

Cession du droit au bail versus cession du fonds de commerce : Guide complet et technique

En tant qu’avocat spécialisé en contrats commerciaux et contentieux à Paris, il est essentiel de bien comprendre la distinction entre cession du droit au bail et cession du fonds de commerce. Ces deux opérations, souvent confondues, revêtent des enjeux juridiques, économiques et pratiques très différents. Cet article vous propose une analyse détaillée, pédagogique et technique, pour maîtriser ces notions et leurs implications.

Qu’est-ce que la cession du droit au bail ?


Définition et objet juridique


Le droit au bail est le droit qu’a un locataire commercial d’occuper un local selon les termes d’un bail commercial en cours. La cession du droit au bail consiste à transférer ce contrat de location à un tiers, appelé cessionnaire, pour la durée restant à courir. Le bail se poursuit donc selon les mêmes conditions, notamment la destination des lieux et le montant du loyer.


Exemple concret :


Un commerçant loue un local pour 9 ans (bail 3-6-9). Après 4 ans, il souhaite céder son droit au bail à un repreneur. Ce dernier reprend le bail avec les mêmes clauses, pour les 5 ans restants, sans modification du contrat initial.


Caractéristiques principales


• Transfert du contrat de bail commercial uniquement, sans reprise des autres éléments du fonds de commerce.
• Le cessionnaire bénéficie du droit au renouvellement du bail, sauf clause contraire.
• Le bailleur peut parfois exiger son accord pour la cession, selon les clauses du bail.
• La cession peut être réalisée à titre onéreux (le plus courant) ou exceptionnellement à titre gratuit.


Exemple de clause de cession du droit au bail


« Le locataire ne pourra céder le présent bail sans l’accord préalable écrit du bailleur. Toute cession devra être constatée par acte écrit mentionnant l’identité du cessionnaire et la date de prise d’effet. »

Qu’est-ce que la cession du fonds de commerce ?


Définition et objet juridique


Le fonds de commerce est un ensemble d’éléments corporels (matériel, marchandises) et incorporels (clientèle, nom commercial, droit au bail) qui permettent l’exploitation d’une activité commerciale. La cession du fonds de commerce est la vente de cet ensemble, incluant souvent le droit au bail, mais aussi la clientèle, le matériel, les contrats liés à l’activité, etc.


Exemple concret :


Un restaurateur vend son fonds de commerce comprenant le nom, la clientèle, le matériel et le droit au bail. L’acquéreur reprend l’ensemble de l’activité, mais pas les dettes personnelles du vendeur.


Caractéristiques principales

• Transfert de l’ensemble des éléments nécessaires à l’exploitation commerciale.
• Le bailleur ne peut pas s’opposer à la cession du fonds de commerce, même s’il peut refuser le changement de locataire dans le cadre du bail.
• Le prix de cession est souvent séquestré pour protéger les créanciers du vendeur.
• Formalités plus lourdes (publicité, enregistrement, etc.).

Foire Aux Questions (FAQ)

Quelle est la différence entre une cession de droit au bail et une cession de fonds de commerce ?


La cession du droit au bail porte uniquement sur le transfert du bail commercial, c’est-à-dire le droit d’occuper les locaux selon les conditions du contrat en cours. À l’inverse, la cession du fonds de commerce emporte la transmission de l’ensemble des éléments essentiels à l’exploitation de l’activité : la clientèle, le droit au bail, le matériel, le nom commercial, parfois les contrats en cours.


Dans la cession du droit au bail, l’accord du bailleur est souvent requis, tandis que dans la cession du fonds de commerce, le bailleur ne peut pas s’opposer à la vente, mais il peut refuser le changement de locataire si une clause du bail le prévoit.


Les formalités sont également différentes : la cession du droit au bail est plus simple, alors que la cession du fonds de commerce implique des obligations de publicité, d’enregistrement et de séquestre du prix pour protéger les créanciers.
Enfin, le prix de cession du droit au bail est versé directement au cédant, tandis que celui du fonds de commerce est généralement séquestré.

Quelle est la différence entre la cession de droit au bail et la conclusion d’un nouveau bail ?


• Cession du droit au bail : transfert du bail existant, avec ses conditions, à un nouveau locataire.
• Nouveau bail : conclusion d’un contrat neuf entre le bailleur et un nouveau locataire, avec négociation libre des conditions.


La cession du droit au bail permet donc d’éviter la lourdeur et l’incertitude liées à la négociation d’un nouveau bail.


Est-il possible de céder un droit au bail à titre gratuit ?


Oui, mais c’est très rare. Le droit au bail a une valeur patrimoniale importante, liée au droit d’occuper un local à un loyer souvent inférieur au marché. La cession à titre gratuit reste marginale et dépend souvent de clauses contractuelles ou d’accords spécifiques entre parties.


Quelle est la différence entre le droit au bail et le bail commercial ?


• Le bail commercial est le contrat de location entre le bailleur et le locataire.
• Le droit au bail est le droit d’occuper les locaux selon ce bail, et il est cessible.


Le droit au bail est donc un élément incorporel du fonds de commerce, valorisé lors de sa cession.

Pourquoi parle-t-on de propriété commerciale à propos du droit au bail ?


La notion de propriété commerciale désigne le droit du locataire à bénéficier du renouvellement de son bail commercial à son échéance, ou à une indemnité d’éviction en cas de refus du bailleur. Ce droit confère une forme de « propriété » sur l’usage commercial des locaux, bien que ce ne soit pas une propriété au sens strict.


Comment fonctionne la cession de bail commercial ?


La cession de bail commercial suit plusieurs étapes clés :
1. Rédaction d’un acte de cession (contrat écrit, acte notarié ou avenant).
2. État des lieux entre cédant et cessionnaire à la prise de possession.
3. Information du bailleur et des créanciers (notification obligatoire).
4. Enregistrement de la cession auprès du service des impôts dans le mois suivant.


Le cessionnaire reprend les droits et obligations du bail initial.


Comment calculer une cession de droit au bail ?


Le prix de cession est librement négocié entre parties, mais dépend principalement de :
• La durée restante du bail.
• La valeur locative réelle du local (loyer de marché vs loyer du bail).
• L’emplacement et l’attractivité du local.


Le prix peut aussi intégrer une indemnité liée au droit au renouvellement.

Quelle est la différence entre le droit au bail et le pas-de-porte ?


Le droit au bail est la somme versée lors de la cession d’un bail commercial existant à un nouveau locataire. Elle est payée à l’ancien locataire en contrepartie du transfert du bail.


Le pas-de-porte est une somme versée au bailleur lors de la conclusion d’un nouveau bail commercial. Il s’agit d’un droit d’entrée dans les locaux, qui peut être assimilé à un supplément de loyer ou à une indemnité compensatrice.


Ainsi, le droit au bail concerne la transmission d’un bail existant, tandis que le pas-de-porte intervient lors de la création d’un nouveau bail.

Quelle est la différence entre le droit au bail et le pas-de-porte ?


Le droit au bail est la somme versée lors de la cession d’un bail commercial existant à un nouveau locataire. Elle est payée à l’ancien locataire en contrepartie du transfert du bail.


Le pas-de-porte est une somme versée au bailleur lors de la conclusion d’un nouveau bail commercial. Il s’agit d’un droit d’entrée dans les locaux, qui peut être assimilé à un supplément de loyer ou à une indemnité compensatrice.


Ainsi, le droit au bail concerne la transmission d’un bail existant, tandis que le pas-de-porte intervient lors de la création d’un nouveau bail.