Tout comprendre sur les clauses de bad leaver et good leaver : définition, différences, exemples concrets, risques et conseils pratiques pour PME. Un guide expert rédigé par un avocat spécialisé à Paris pour sécuriser vos pactes d’associés et contrats de dirigeants.

La rédaction d’un pacte d’associés ou d’un contrat de travail dans une PME implique souvent d’anticiper le départ d’un associé ou d’un salarié stratégique. Les clauses bad leaver et good leaver sont essentielles pour sécuriser votre entreprise, limiter les risques financiers et favoriser un climat de confiance. Comprendre leurs mécanismes et leur utilité est fondamental.
La clause de bad leaver pénalise l’associé ou salarié qui quitte la société dans des circonstances fautives : démission, faute grave, violation d’engagements… Elle impose la cession de ses titres à un prix très désavantageux, bien inférieur à leur valeur réelle.
La clause de good leaver protège le sortant en cas de départ légitime (retraite, maladie, licenciement sans faute, décès…). Le prix de cession des titres est alors favorable, souvent proche de la valeur réelle ou de marché.
Imaginez une PME avec trois associés fondateurs. Si l’un démissionne pour créer un concurrent, la clause bad leaver s’applique et il doit vendre ses actions à la valeur nominale, ce qui limite sa plus-value. Si un associé part pour cause de maladie ou retraite, la clause good leaver lui offre un prix équitable.
En cas de qualification d’« Associé Bad Leaver » (démission, faute grave, violation du pacte), la personne cède l’intégralité de ses actions à la société ou aux associés désignés, pour un prix égal à la valeur nominale ou à une décote fixée (par exemple, 60 % de la valeur d’expertise).
La jurisprudence française admet ces clauses dans les pactes d’associés, tant que la sanction n’est pas disproportionnée.
Exemple : l’arrêt de la Cour de cassation du 30 mars 2016 valide la cession à la valeur nominale d’un associé démissionnaire, tout en rappelant l’interdiction des clauses spoliatrices ou trop pénalisantes.
Une clause est qualifiée d’abusive si la sanction est excessive (prix symbolique quel que soit le contexte) ou sans contrôle contradictoire. Le juge peut l’annuler si elle porte atteinte aux droits fondamentaux de la personne concernée.
Dans la pratique, la clause bad leaver/good leaver concerne plutôt les pactes d’associés, sauf cas particuliers de dirigeants actionnaires ou salariés bénéficiant de BSPCE/actions.
Sanctionne le départ fautif, impose la cession des titres à prix défavorable.
Sanction excessive, disproportionnée ou sans motif réel : annulation possible par le juge.
Le good leaver quitte l’entreprise pour motif légitime et obtient un bon prix de cession. Le bad leaver part fautivement et subit une sanction sur le prix.
Non-concurrence, mobilité, exclusivité, rémunération variable.
Le modèle est détaillé plus haut : à adapter selon la situation particulière.
Clause imposant la cession défavorable des titres en cas de départ fautif.
Clause entraînant une sanction injustifiée, excessive ou sans procédure équitable.
Maîtriser les clauses bad leaver et good leaver permet de sécuriser le capital et la gouvernance de votre PME en cas de départ imprévu. Une bonne clause, sur mesure et validée par conseiller spécialisé, assure votre sérénité.