Découvrez tout sur le mécanisme du prête-nom en droit français : sa définition, fonctionnement, légalité, conseils pratiques, exemples et risques pour les dirigeants de PME. Avocat à Paris, Guillaume Leclerc décrypte les enjeux et répond à toutes vos questions (FAQ) dans ce guide complet, optimisé SEO.
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De nombreux dirigeants de PME s’interrogent : le prête-nom est-il légal ou illégal ? Le recours à ce mécanisme, loin d’être anecdotique, soulève d’importantes questions juridiques et pratiques.
Ce guide vise à répondre clairement, avec des exemples concrets et un regard technique : à quoi sert le prête-nom, qui s’expose à quels risques, et quelles stratégies sécuriser votre entreprise.
Le prête-nom désigne une personne qui figure officiellement dans un acte juridique, mais agit pour le compte d’un tiers, le « commanditaire ».
Concrètement, le prête-nom accepte d’endosser l’apparence légale de partie à un contrat, alors que les droits et les obligations bénéficient en réalité à une autre personne.
Exemple : un chef d’entreprise souhaite acquérir un bien mais évite d’apparaître publiquement, il demande à un proche d'acheter en son nom.
En France, le prête-nom n’est pas expressément régi par le Code civil. La jurisprudence et la doctrine lui reconnaissent des effets sous certaines conditions, et les risques dépendent étroitement du contexte d’utilisation.
Le schéma typique : un acte juridique est établi au nom du prête-nom, mais une convention privée entre le prête-nom et le commanditaire prévoit la restitution du bien ou des droits au véritable bénéficiaire.
Ce contrat parallèle — dit « contrat de prête-nom » — enregistre les modalités de gestion et de restitution.
Un entrepreneur souhaite acheter un immeuble commercial sans révéler son identité : il mandate un ami pour signer l’achat en son nom et prévoit une convention écrite de restitution.
Sans convention écrite, le commanditaire s'expose à la perte de contrôle sur le bien, à des contestations, voire à des litiges en cas de mauvaise foi du prête-nom.
Voici un tableau synthétique sur les rôles et risques du prête-nom :
Une convention de prête-nom solide doit prévoir :
« Le(s) bien(s) acquis au nom du prête-nom sont réputés acquis pour le compte du commanditaire, lequel conserve la propriété réelle et supporte l’intégralité des risques et charges ».
La convention doit être rédigée avec précision et confidentialité.
Un écrit privé ne garantit pas d’opposabilité aux tiers, sauf cas de reconnaissance ou preuve irréfutable.
Le recours au prête-nom est en principe légal lorsqu’il vise des objectifs licites (confidentialité, organisation patrimoniale…).
Il devient illégal en cas de fraude : dissimulation de patrimoine, blanchiment, fraude fiscale, contournement/abus de loi, violation de réglementations professionnelles.
La jurisprudence valide les conventions de prête-nom si elles n’ont pas pour finalité la fraude ou un contournement de normes impératives.
Les conséquences peuvent être lourdes :
L’utilisation d’un prête-nom par une entreprise doit être murement réfléchie, en concertation avec un conseil spécialisé. Anticipez les contrôles de l’administration fiscale ou des autorités de régulation.
Servir de prête-nom dans un contexte de fraude fiscale expose à des sanctions graves :
Les mécanismes de prête-nom sont particulièrement surveillés en matière d’immobilier, de transmission d’entreprise ou d’investissements financiers.
En cas de soupçon, l’administration utilise :
Un prête-nom est une personne qui accepte de figurer officiellement dans un acte juridique (contrat, acte d’achat, statuts…) mais agit en réalité pour le compte d’un tiers, le commanditaire, qui conserve l’intérêt réel de l’opération.
Il s’agit de signer un acte au nom du prête-nom puis de prévoir, par une convention distincte et généralement secrète, le transfert du bien ou des droits au bénéfice du commanditaire. Ce fonctionnement suppose une grande confiance, voire une garantie juridique.
C’est une convention privée, écrite ou orale, précisant les modalités d’utilisation du prête-nom : désignation du bien, restitution, charge des risques, confidentialité. Il doit être rédigé par un professionnel pour éviter les litiges et garantir la sécurité des parties.
Le mécanisme est licite lorsqu’il répond à un objectif légitime et transparent, mais il devient illégal dès lors qu’il vise à contourner une interdiction ou à frauder (fisc, justice, réglementations diverses).
Servir de prête-nom comporte toujours des risques : responsabilité civile, fiscale, voire pénale si la finalité est frauduleuse. Il est impératif d’être bien informé et conseillé.
Dans certains cas, la pratique est adaptée (confidentialité, gestion d’intérêts sensibles), mais elle doit être encadrée juridiquement. Les PME sont exposées à des contrôles renforcés, surtout en matière fiscale et sociale.
Le mécanisme du prête-nom relève d’un cadre juridique complexe et réglementé. Son utilisation ne doit s’envisager qu’avec l’accompagnement d’un avocat spécialisé, afin d’anticiper tous les risques, viser la sécurité juridique et éviter la requalification de l’opération en fraude ou abus de droit.