Comprenez en profondeur l’assignation en liquidation judiciaire : procédure, enjeux, exemples, FAQ, conseils pour dirigeants de PME. Article rédigé par Maître Guillaume Leclerc, avocat à Paris.

L’assignation en liquidation judiciaire est l’acte par lequel un créancier, le ministère public ou parfois le débiteur, saisit le tribunal pour demander la mise en liquidation d’une société qui n’arrive plus à régler ses dettes exigibles avec son actif disponible (état de cessation des paiements). Ce n’est jamais automatique : le tribunal conserve le choix entre liquidation et autres procédures (par exemple redressement judiciaire si possible).
Exemple concret :
Une PME ne paie plus ses fournisseurs. L’un d’eux l’assigne en liquidation devant le tribunal de commerce. Le juge vérifie l’état des finances et peut ouvrir la liquidation.
Outil de pression pour le créancier :
L’assignation permet de faire reconnaître une situation bloquée et de déclencher un traitement collectif, évitant que le passif ne s’aggrave pour tous.
Cas courant :
Les impayés URSSAF, Trésor Public, principal fournisseur ou même banquier peuvent conduire à une assignation, souvent après échec des autres procédures de recouvrement.
Il faut prouver que l’entreprise ne peut plus payer ses dettes arrivées à échéance avec sa trésorerie. Preuves classiques : rejet de chèques, difficultés bancaires, saisies infructueuses.
Le créancier doit montrer que le redressement n’est pas envisageable (pertes répétées, carnet de commandes vide, négociations échouées…).
La créance doit être certaine, liquide et exigible (par exemple, facture échue non réglée).
Seuls certains acteurs peuvent assigner : créanciers, Procureur, parfois le débiteur lui-même.
Tableau d’exemple :
Acte d’huissier remis au tribunal, détaillant l’état des dettes, la preuve de cessation des paiements, etc.
Le débiteur est convoqué, s’explique, peut être assisté d’un avocat. Le juge tranche, désigne un liquidateur et fixe la procédure.
Il est fréquent de demander à titre principal la liquidation et à titre subsidiaire le redressement pour laisser une chance de sauvegarde si la situation est moins grave.
Exemple de clause :
« À titre principal, que soit prononcée la liquidation judiciaire de la société X. À titre subsidiaire, solliciter l’ouverture d’un redressement judiciaire. »
Devant le tribunal de commerce, le débiteur doit quasiment toujours être représenté par un avocat. Pour le créancier, ce n’est obligatoire que dans certains cas. Mais il est très vivement conseillé de toujours consulter un avocat, au-delà même de l’aspect obligatoire.
Réceptionner une assignation en liquidation expose le dirigeant à :
Procédure rapide : convocation sous 15 jours après l’assignation. Le juge tranche après débat contradictoire.
C’est l’acte qui déclenche la procédure collective de liquidation, déposé par un créancier ou le Procureur.
C’est le dernier recours pour obtenir paiement, désintéresser l’ensemble des créanciers, éviter l’aggravation de la dette globale.
Le juge examine la situation, le débiteur peut se défendre, le liquidateur est désigné si la liquidation est prononcée.
Oui pour le débiteur. Le créancier n’est pas toujours obligé mais c’est fortement conseillé.
L’assignant laisse au juge la possibilité de privilégier une solution de redressement si elle est crédible.
Commerce : tribunal de commerce. Professions libérales/agriculteurs : tribunal judiciaire.
Oui, sous réserve d’avoir une créance certaine, liquide, exigible, et de prouver l’état de cessation des paiements.
Cet aspect du droit est strictement encadré et complexe. Consultez toujours un avocat avant d’engager ou de subir une telle procédure : chaque situation appelle une analyse sur mesure.