Vendre des produits alimentaires, que ce soit en B2B ou en B2C, en magasin, en ligne ou dans l’industrie agroalimentaire, implique un double risque : sanitaire et contractuel.
Des CGV produits alimentaires claires, complètes et conformes sont l’un des principaux outils pour sécuriser vos marges, vos responsabilités et vos relations commerciales.
Cet article vous explique, dans un langage accessible mais techniquement rigoureux, comment structurer et rédiger des CGV agroalimentaires efficaces, quels pièges éviter et comment adapter vos conditions générales de vente à votre modèle (industrie alimentaire, grossiste, magasin, e‑commerce…).
Pourquoi des CGV spécifiques aux produits alimentaires sont indispensables
Un secteur agroalimentaire hyper réglementé et contrôlé
Le secteur agroalimentaire est l’un des secteurs les plus encadrés en France et en Europe, tant sur le plan sanitaire que sur celui de la transparence et de la loyauté des pratiques commerciales. Les textes sur l’hygiène des denrées, la sécurité alimentaire, l’information du consommateur et la transparence des négociations commerciales s’entrecroisent.
Concrètement, pour un dirigeant de PME, cela signifie :
- Des obligations spécifiques d’étiquetage et d’information (allergènes, composition, DDM/DLC, origine, etc.).
- Des contrôles renforcés de la DGCCRF et des autorités sanitaires, avec des sanctions pouvant aller jusqu’à des fermetures, des rappels de produits, des amendes administratives ou pénales.
Des CGV produits alimentaires bien rédigées permettent d’articuler ces obligations avec vos modalités commerciales : conditions de livraison, températures de conservation, transfert des risques, délais de réclamation, rappel produit, etc.
CGV agroalimentaire : un levier stratégique, pas seulement un document juridique
On considère souvent les CGV comme un document “juridique” à sortir seulement en cas de litige. En pratique, les CGV agroalimentaires sont un outil de pilotage économique :
- Elles structurent la négociation commerciale (prix, remises, pénalités, services annexes) avec la grande distribution et les autres clients professionnels.
- Elles sécurisent la répartition des responsabilités en cas de problème de chaîne du froid, de rupture de stock ou de rappel sanitaire.
Exemple concret :
Une PME qui fournit des plats cuisinés frais à une enseigne de grande distribution peut prévoir dans ses CGV que :
- Les risques de détérioration liés à la rupture de la chaîne du froid après la livraison sont supportés par le distributeur.
- Les pénalités logistiques ne sont applicables qu’en cas de manquement imputable au fournisseur, et plafonnées.
Sans cet encadrement, la PME peut se retrouver à supporter des pénalités massives ou des rappels non maîtrisés.
Rappel : qu’est-ce que le secteur agroalimentaire ?
Définition pratique pour un dirigeant de PME
Le secteur agroalimentaire regroupe l’ensemble des activités de transformation, de conditionnement et de commercialisation de produits agricoles destinés à l’alimentation humaine ou animale. Il inclut :
- Les producteurs transformateurs (fromageries, conserveries, meuneries, charcuteries, brasseries…).
- Les industriels de l’alimentation (plats préparés, boissons, produits surgelés, biscuits, etc.).
- Les commerces de détail alimentaires (magasins, épiceries fines, boulangeries-pâtisseries, boucheries, traiteurs).
Vos CGV doivent être calibrées selon votre place dans la chaîne : un industriel agroalimentaire ne rédige pas ses CGV comme une épicerie en ligne spécialisée dans les produits locaux.
Spécificités contractuelles des CGV industrie alimentaire
Dans l’industrie alimentaire, les CGV jouent aussi un rôle central dans la mise en œuvre de la transparence tarifaire (indicateurs de coûts de production et de matières premières, renégociation du prix, etc.) imposée dans la filière agricole et agroalimentaire.
Un industriel qui achète des matières premières agricoles (blé, lait, viande) doit souvent intégrer dans ses CGV :
- Les indicateurs pris en compte dans la formation du prix (indices de marché, coûts de production…).
- Les mécanismes de révision de prix en cas de fluctuation significative de ces indicateurs (clause de renégociation obligatoire au-delà de certains seuils).
Exemple :
Une meunerie peut prévoir dans ses CGV que le tarif de la farine est indexé sur un indice de prix du blé (Euronext, indicateur interprofessionnel) et que, au-delà d’une variation de X %, une renégociation automatique s’engage avec le client GMS.
Statut et cadre juridique pour vendre des produits alimentaires
Quel statut pour vendre des produits alimentaires ?
Pour vendre des produits alimentaires, vous devez d’abord choisir un statut juridique adapté (entreprise individuelle, micro-entreprise, société – SAS, SARL, etc.) et vérifier qu’il vous permet d’exercer une activité de production et/ou de commerce alimentaire.
- Le statut d’auto‑entrepreneur (micro‑entrepreneur) est souvent utilisé pour démarrer une activité de petite taille (vente de produits faits maison, food truck, petite boutique en ligne) grâce à sa simplicité administrative et à ses seuils de chiffre d’affaires adaptés aux activités de vente de marchandises.
- Pour des volumes importants, des investissements lourds ou des relations avec la grande distribution, une société (SAS/SARL) est généralement plus adaptée, notamment pour gérer la responsabilité et accueillir des associés.
Dans tous les cas, vos CGV doivent être cohérentes avec votre statut (identification, mentions légales, régime de TVA, conditions de facturation).
Autorisations et obligations sanitaires
Au-delà du statut, la vente de produits alimentaires suppose le respect de nombreuses obligations sanitaires :
- Déclaration ou agrément auprès des autorités compétentes (DDPP, services vétérinaires) selon le type de denrées (origine animale, préparations, etc.).
- Respect des normes d’hygiène et de sécurité alimentaire (formation spécifique, procédures HACCP, etc.).
- Maintien de la chaîne du froid lors du stockage, du transport et de la livraison, notamment pour les produits frais et surgelés.
Attention : les CGV ne remplacent pas ces obligations. En revanche, elles doivent les intégrer (conditions de conservation, contrôles à réception, réserves du client, modalités de rappel produit, etc.).
Réglementation de la vente de produits alimentaires sur internet
Vente de produits alimentaires en ligne : double régime e‑commerce + alimentaire
La réglementation de la vente de produits alimentaires sur internet cumule deux blocs de règles :
- Les règles générales du e‑commerce (information précontractuelle, mentions légales, CGV e‑commerce, droit de rétractation, protection des données).
- Les règles spécifiques aux denrées alimentaires et à l’information du consommateur (composition, allergènes, origine, date, conditions de conservation…).
Sur votre site, vous devez notamment :
- Afficher des mentions légales complètes (identité, contact, RCS, forme sociale, capital…).
- Mettre en ligne des CGV e‑commerce précises (prix TTC, modalités de paiement, livraison, droit de rétractation, traitement des retours, garanties).
- Donner aux consommateurs une information claire sur les caractéristiques essentielles des produits (ingrédients, allergènes, conditions de conservation, DDM/DLC, etc.).
Exemples de risques sans CGV produits alimentaires adaptées au e‑commerce
Sans CGV adaptées à la vente en ligne de produits alimentaires, vous risquez :
- Des litiges de livraison (délais, colis détériorés, chaîne du froid rompue) sans cadre clair pour répartir les responsabilités entre vous, le transporteur et le client.
- Des contestations sur le droit de rétractation, notamment pour les produits périssables pour lesquels la loi prévoit des exceptions, mais à condition d’informer correctement le consommateur.
Exemple pratique :
Vous livrez des paniers de produits frais. Une clause de vos CGV peut prévoir que :
- Le client doit vérifier l’état du colis à la livraison et formuler des réserves précises en cas d’anomalie.
- Le droit de rétractation n’est pas applicable aux produits alimentaires rapidement périssables, conformément aux textes de protection du consommateur, à condition que cette exception soit clairement expliquée dans les CGV.
Contenu essentiel des CGV produits alimentaires
Bloc 1 : identification, champ d’application et documents contractuels
Les CGV produits alimentaires doivent d’abord préciser clairement :
- L’identification complète du vendeur (dénomination, forme, capital, siège, RCS, numéro de TVA).
- Le champ d’application (types de produits, clients visés – professionnels/consommateurs, zones géographiques, canaux de vente : magasin, GMS, e‑commerce…).
- L’articulation avec les autres documents contractuels (commande, convention unique, conditions particulières, devis, cahier des charges qualité…).
Exemple de formulation type (à adapter) :
“Les présentes Conditions Générales de Vente de produits alimentaires (ci‑après les « CGV produits alimentaires ») s’appliquent à toute vente de produits fabriqués et/ou commercialisés par la société X à destination de clients professionnels et/ou consommateurs, sauf accord écrit contraire.”
Bloc 2 : description des produits, qualité et conformité
Pour des produits alimentaires, la description des produits doit intégrer les éléments essentiels :
- Nature du produit, caractéristiques principales, conditionnement, poids/volume, DLC ou DDM, conditions de conservation.
- Conformité aux réglementations sanitaires et d’étiquetage, certifications éventuelles (bio, label, AOP, etc.).
Une clause peut par exemple préciser que :
“Les produits alimentaires livrés par le Vendeur sont conformes à la réglementation en vigueur en matière d’hygiène, de sécurité alimentaire et d’étiquetage au moment de leur mise sur le marché. Le Vendeur garantit notamment que les produits livrés respectent les températures de conservation et les dates limites de consommation indiquées sur les emballages, sous réserve du respect par le Client des conditions de stockage et de transport recommandées.”
Bloc 3 : prix, remises et conditions de facturation
Dans l’agroalimentaire, les règles de transparence et la loi encadrant les relations commerciales imposent une structuration claire des prix :
- Prix unitaires HT/TTC, avec précision des éventuels frais annexes (transport, services logistiques, emballages spécifiques).
- Conditions d’application des remises, ristournes, coopérations commerciales (en B2B).
- Modalités de facturation et de paiement (délais, escompte, pénalités de retard, indemnité forfaitaire de recouvrement).
Exemple de clause :
“Les prix des produits alimentaires sont ceux figurant sur le tarif en vigueur communiqué par le Vendeur. Ils s’entendent hors taxes, départ entrepôt, emballage standard compris. Toute remise, ristourne de fin d’année ou coopération commerciale fait l’objet d’une stipulation écrite distincte, conclue dans le cadre de la convention unique ou des conditions particulières.”
Bloc 4 : livraison, transfert des risques et chaîne du froid
La livraison et le transfert des risques sont des points critiques pour les produits alimentaires, notamment lorsque la chaîne du froid intervient :
- Lieu et mode de livraison (Incoterms éventuels, livraison magasin, entrepôt, domicile).
- Moment du transfert des risques et de la propriété.
- Obligations de contrôle à réception et procédures en cas de non‑conformité (réclamations, réserves, délais).
- Conditions de conservation et de transport (chaîne du froid, température, etc.).
Exemple de clause :
“La livraison est réputée effectuée au moment de la mise à disposition des produits dans les locaux du Client ou de la remise au transporteur désigné. Les risques de perte et de détérioration sont transférés au Client à cette date. Pour les produits nécessitant le respect d’une chaîne du froid, le Client s’engage à assurer, dès la livraison, des conditions de conservation conformes aux indications figurant sur les emballages et à mettre en place tous moyens de contrôle appropriés.”
Tableau récapitulatif : exemple de points clés à traiter dans des CGV produits alimentaires
| Rubrique CGV produits alimentaires | Contenu essentiel | Exemple de problématique en PME agroalimentaire |
| Identification et champ d’application | Vendeur, nature des produits, clients visés, canaux de vente. | Une PME vend en GMS et en ligne : elle doit préciser quelles CGV s’appliquent à chaque canal. |
| Description et qualité des produits | Composition, allergènes, DLC/DDM, conditions de conservation. | Litige sur un produit prétendument “sans allergènes” : les CGV renvoient aux fiches techniques. |
| Prix et révision | Tarifs, remises, indexation sur matières premières, renégociation. | Hausse brutale du prix du blé : activation d’une clause de renégociation avec un distributeur. |
| Livraison et transfert des risques | Lieu, délai, transport, chaîne du froid, contrôle à réception. | Colis arrivés tièdes chez un client : discussion sur qui assume la rupture de froid. |
| Réclamations et non-conformités | Délais, modalités de preuve, retrait ou rappel de produits. | Série de réclamations sur un lot de yaourts : mise en œuvre du protocole de rappel et des avoirs. |
Clauses sensibles en CGV agroalimentaire / CGV industrie alimentaire
Clauses de révision et de renégociation du prix
Dans les CGV industrie alimentaire, les clauses de révision de prix sont devenues incontournables, compte tenu de la volatilité des matières premières, de l’énergie et du transport.
Ces clauses peuvent :
- Indexer une partie du prix sur des indicateurs objectifs (indices de coûts de production, prix des matières premières, indices énergétiques).
- Prévoir un mécanisme de renégociation automatique lorsque ces indices dépassent un certain seuil, dans un délai donné, avec obligation de se réunir.
Exemple d’inspiration :
“Les Parties conviennent que le prix des produits alimentaires est établi en tenant compte des indicateurs de coûts de production et des prix des matières premières agricoles. En cas de variation de ces indicateurs au‑delà d’un seuil de X %, chacune des Parties peut demander l’ouverture d’une renégociation du prix, dans un délai maximum de Y jours à compter de la notification.”
Clauses de responsabilité, rappel produit et traçabilité
Pour les CGV produits alimentaires, les clauses relatives à la responsabilité, à la traçabilité et au rappel produit sont essentielles :
- Elles doivent organiser la coopération entre le fournisseur et le client en cas de risque sanitaire ou de non‑conformité.
- Elles doivent prévoir les modalités de retrait ou de rappel de lots (délais, informations à transmettre, répartition des coûts).
Exemple concret :
Une PME de charcuterie industrielle prévoit dans ses CGV que :
- Le client doit conserver les informations de traçabilité (numéro de lot, date de fabrication) pendant une durée déterminée.
- En cas de suspicion de non‑conformité, le client doit isoler immédiatement les lots concernés, informer le fournisseur et suivre le protocole de rappel prévu contractuellement.
CGV magasin et CGV grande distribution
CGV magasin : focus B2C et protection du consommateur
Les CGV magasin (commerce de détail alimentaire) sont souvent orientées vers le B2C (consommateurs) et doivent être cohérentes avec l’affichage des prix, les promotions, les conditions de remboursement ou d’avoir, etc.
En pratique, pour un magasin alimentaire :
- Les CGV doivent notamment préciser les conditions de vente en magasin, les modalités de réclamation, la politique de retour (souvent très limitée sur les denrées périssables), ainsi que les garanties légales.
- Elles doivent être accessibles au public (affichage, mise à disposition en caisse ou QR code vers le site).
Exemple :
Une épicerie fine qui vend des produits secs et frais peut prévoir :
- Des conditions spécifiques pour les commandes sur mesure (plateaux, buffets, traiteur).
- Des règles de retour distinctes selon qu’il s’agit de produits standard ou préparés à la demande.
CGV grande distribution : conventions commerciales et négociation encadrée
Les CGV grande distribution sont au cœur des relations entre les fournisseurs agroalimentaires et les enseignes GMS :
- Elles constituent le socle unique de la négociation commerciale.
- Elles doivent être articulées avec la convention unique (accord global annuel) qui détaille les services spécifiques, les remises, la coopération commerciale, etc.
En pratique, un fournisseur qui traite avec la grande distribution doit :
- Formaliser des CGV détaillées (définition des gammes, conditions logistiques, pénalités, modalités de coopération commerciale).
- Veiller à ce que ses CGV restent compatibles avec les obligations de transparence, de non‑discrimination et l’interdiction des pratiques abusives.
Mentions obligatoires sur un produit alimentaire : quels impacts sur les CGV ?
Quelles sont les mentions obligatoires sur un produit alimentaire ?
Les mentions obligatoires sur un produit alimentaire incluent notamment :
- La dénomination de vente.
- La liste des ingrédients, avec mise en évidence des allergènes.
- La quantité nette (poids, volume).
- La date de durabilité minimale (DDM) ou la date limite de consommation (DLC).
- Les conditions particulières de conservation et d’utilisation.
- Le nom ou la raison sociale et l’adresse de l’exploitant.
- Le pays ou le lieu d’origine, selon les cas.
Ces obligations relèvent principalement de l’étiquetage, mais les CGV peuvent renvoyer à ces informations et organiser leur mise à jour (par exemple en cas de modification de recette ou de changement de fournisseur de matières premières).
Comment articuler mentions produit, étiquetage et CGV produits alimentaires ?
Les CGV produits alimentaires doivent être cohérentes avec :
- Les fiches techniques produits (composition, allergènes, valeurs nutritionnelles).
- Les étiquettes physiques et les informations en ligne pour le e‑commerce.
Une clause peut prévoir que :
“Les caractéristiques des produits (composition, allergènes, valeurs nutritionnelles, conditions de conservation, DLC/DDM) figurent dans les fiches techniques et/ou sur les étiquettes. En cas de contradiction entre les CGV et ces documents, ces derniers prévalent pour ce qui concerne l’information du consommateur.”
Où trouver les CGV d’une entreprise ? Intérêt pour un dirigeant de PME
Accès aux CGV en B2C et B2B
Les CGV doivent être facilement accessibles :
- En B2C, sur un site e‑commerce, elles sont généralement accessibles via un lien “Conditions générales de vente” ou “CGV”, en pied de page, et lors du processus de commande.
- En B2B, les CGV peuvent être communiquées sur demande, annexées à une proposition commerciale, intégrées à un extranet ou à la convention unique.
En tant que dirigeant de PME, vous pouvez analyser les CGV d’autres acteurs de votre secteur (industriels, concurrents, distributeurs) pour identifier les usages, à condition de ne pas les copier à l’identique, ce qui serait juridiquement risqué et inadapté à votre situation spécifique.
Pourquoi éviter les modèles génériques de conditions générales de vente modèle gratuit ?
Les “conditions générales de vente modèle gratuit” trouvées en ligne peuvent être une base de réflexion, mais elles posent plusieurs problèmes :
- Elles ne sont pas adaptées à vos produits alimentaires, à vos flux logistiques, ni à vos contraintes sanitaires.
- Elles peuvent ignorer les spécificités agroalimentaires (rappel produit, chaîne du froid, traçabilité, clauses de renégociation liées aux matières premières).
Le risque est de croire être protégé alors que vos CGV sont lacunaires ou incohérentes. L’idéal est d’utiliser ces modèles seulement comme grille de lecture, puis de les adapter en profondeur avec l’aide d’un avocat.
Vendre des produits alimentaires faits maison et produits non réglementés
Vendre des produits alimentaires faits maison : vigilance maximale
La vente de produits alimentaires faits maison (confitures, pâtisseries, plats préparés…) est possible, mais suppose le respect du même cadre réglementaire que pour les professionnels :
- Déclaration de l’activité et choix d’un statut (micro‑entreprise, entreprise individuelle, société).
- Respect des règles sanitaires (locaux adaptés, hygiène, conservation, traçabilité).
Vos CGV doivent préciser :
- Le caractère artisanal et les éventuelles variations (poids, aspect, etc.).
- Les modalités de livraison ou de retrait (par exemple, retrait sur rendez‑vous pour limiter les risques sur la chaîne du froid).
- Les règles en matière de rétractation (souvent exclue pour les produits rapidement périssables, sous réserve d’une information claire du consommateur).
Vente de produits alimentaires non réglementés : prudence terminologique
La notion de “produits alimentaires non réglementés” est trompeuse : en réalité, dès qu’un produit est destiné à l’alimentation humaine, il entre dans le champ de la réglementation alimentaire, même si aucune norme spécifique n’existe pour cette catégorie.
Pour un dirigeant de PME, cela signifie :
- Qu’il ne faut jamais considérer qu’un produit est “hors champ” des règles d’hygiène et d’information du consommateur.
- Que les CGV doivent rester rigoureuses, même pour des produits “simples” (ex : biscuits maison, granola, tisanes, etc.).
FAQ CGV produits alimentaires / CGV agroalimentaire / CGV industrie alimentaire
Quelles sont les mentions obligatoires sur un produit alimentaire ?
Les mentions obligatoires sur un produit alimentaire incluent notamment : la dénomination de vente, la liste des ingrédients avec mise en évidence des allergènes, la quantité nette, la date de durabilité minimale (DDM) ou la date limite de consommation (DLC), les conditions particulières de conservation et d’utilisation, l’identité de l’exploitant et, dans certains cas, le pays ou le lieu d’origine.
Pour un dirigeant de PME, ces mentions sont généralement gérées via l’étiquetage et les fiches produits, mais vos CGV doivent s’assurer que cette information est correctement transmise au client professionnel et/ou au consommateur, et organiser la mise à jour de ces mentions en cas de changement de recette ou de fournisseur.
Où trouver les CGV d’une entreprise ?
Les CGV d’une entreprise sont généralement disponibles :
- Sur son site internet (lien “CGV” en bas de page ou lors du processus de commande).
- Sur demande auprès du service commercial, surtout en B2B, ou via la convention unique avec les distributeurs.
Vous pouvez les utiliser comme source d’inspiration pour construire vos propres CGV produits alimentaires, mais il est fortement déconseillé de les copier‑coller : elles sont adaptées à un modèle d’affaires spécifique, à une organisation interne donnée et à une stratégie de négociation particulière.
Qu’est-ce que le secteur agro-alimentaire ?
Le secteur agro‑alimentaire regroupe toutes les entreprises qui transforment, conditionnent ou commercialisent des produits agricoles destinés à l’alimentation humaine ou animale : industries alimentaires, coopératives, transformateurs, commerces de détail alimentaire, etc.
Pour un dirigeant de PME, l’appartenance à ce secteur implique un niveau de régulation et de contrôle particulièrement élevé, et nécessite des CGV agroalimentaires adaptées, intégrant les spécificités de la filière (matières premières agricoles, transparence tarifaire, traçabilité, sécurité sanitaire).
Quel statut pour vendre des produits alimentaires ?
Le statut dépend de l’ampleur de votre projet : pour une activité de petite taille ou complémentaire (ventes limitées, tests de concept), le statut de micro‑entrepreneur (auto‑entrepreneur) est souvent choisi en raison de sa simplicité et de ses seuils de chiffre d’affaires adaptés aux activités de vente de marchandises.
Pour un projet structuré, avec investissements, salariés, ou relations avec la grande distribution, la constitution d’une société (SAS, SARL, etc.) est en général plus pertinente. Quel que soit le statut, la rédaction de CGV produits alimentaires cohérentes avec votre activité demeure indispensable.
Comment rédiger des CGV produits alimentaires efficaces pour une PME agroalimentaire ?
Pour rédiger des CGV produits alimentaires efficaces, il est recommandé de :
- Partir d’un audit de votre activité : types de produits, clients, canaux de vente, contraintes logistiques, risques sanitaires.
- Structurer vos CGV autour des blocs essentiels (champ d’application, produits, prix, livraison, réclamations, responsabilité, rappel produit).
- Intégrer les spécificités agroalimentaires : chaîne du froid, traçabilité, rappel produit, renégociation de prix liée aux matières premières, etc.
L’accompagnement par un avocat permet de transformer ces éléments en clauses claires, équilibrées et compatibles avec la réglementation, tout en évitant les clauses abusives et les déséquilibres significatifs.
CGV agro alimentaire / CGV industrie alimentaire : quelles particularités par rapport à des CGV classiques ?
Les CGV agro alimentaire / CGV industrie alimentaire se distinguent des CGV “classiques” par :
- L’intégration d’indicateurs et de mécanismes de renégociation des prix liés aux matières premières, à l’énergie et au transport.
- L’importance des dispositions sur la traçabilité, la sécurité sanitaire, la gestion des non‑conformités et des rappels produits.
- La nécessaire articulation avec la convention unique et les obligations de transparence vis‑à‑vis des distributeurs (notamment la grande distribution).
Ces spécificités rendent l’utilisation de modèles génériques particulièrement inadaptée pour les entreprises de l’agroalimentaire.
CGV magasin : faut-il des CGV distinctes pour le magasin physique et pour le site e‑commerce alimentaire ?
Oui, il est souvent pertinent d’avoir des CGV magasin (pour le point de vente physique) et des CGV e‑commerce (pour le site en ligne), même si certains éléments peuvent être communs.
- Les CGV magasin se concentrent sur les modalités de vente en boutique (paiement, remise en main propre, absence de livraison, politique de retour limitée).
- Les CGV e‑commerce doivent couvrir les aspects propres à la vente à distance (commande en ligne, livraison, droit de rétractation, gestion des colis détériorés).
Pourquoi vous faire accompagner par un avocat pour vos CGV produits alimentaires ?
La rédaction de CGV produits alimentaires, CGV agroalimentaire ou CGV industrie alimentaire intervient dans une matière fortement réglementée (droit de la consommation, droit alimentaire, droit de la concurrence, droit des pratiques restrictives de concurrence, réglementation e‑commerce).
Un accompagnement par un avocat permet :
- D’anticiper tous les risques (sanitaires, contractuels, réglementaires, relationnels avec les distributeurs).
- D’adapter vos CGV à votre modèle économique réel, à vos flux logistiques, à vos contraintes industrielles et commerciales.
- De transformer vos CGV en un outil de pilotage stratégique, plutôt qu’en simple document défensif.
Il est donc vivement recommandé de solliciter un avocat spécialisé pour auditer vos pratiques, rédiger ou mettre à jour vos CGV produits alimentaires, et vous accompagner dans vos négociations (GMS, grossistes, plateformes en ligne, export, etc.).
Article rédigé par Guillaume Leclerc, avocat en contrats commerciaux et contentieux commerciaux à Paris.