Découvrez tout ce qu’il faut savoir sur la clause de confidentialité : définition, fonctionnement, rédaction, exemples concrets et FAQ pour maîtriser cet outil essentiel des contrats commerciaux et du droit du travail.
Introduction
La clause de confidentialité est un pilier fondamental des contrats commerciaux et du droit du travail. Elle protège les informations sensibles échangées entre partenaires, salariés ou entreprises, qu’il s’agisse de secrets d’affaires, de savoir-faire ou de données stratégiques. Cet article, conçu pour être exhaustif et pédagogique, vise à répondre à toutes vos questions sur le sujet, à proposer des exemples concrets, et à vous guider dans la rédaction d’une clause efficace et conforme au droit français.
Une clause de confidentialité oblige une ou plusieurs parties à ne pas divulguer certaines informations reçues dans le cadre d’une relation contractuelle ou professionnelle. Elle vise à protéger tout renseignement non public, comme les procédés techniques, les stratégies commerciales, les listes de clients ou les secrets de fabrication.
Exemple concret : Un fournisseur communique à son distributeur une liste de ses fournisseurs exclusifs. La clause de confidentialité interdit au distributeur de communiquer cette liste à un concurrent.
La clause de confidentialité précise généralement :
• Les parties concernées (salarié, partenaire commercial, prestataire…)
• Les informations couvertes (ex : informations commerciales, techniques, juridiques)
• Les exceptions (informations publiques, connues avant signature, obligation légale)
• La durée de l’obligation
Schéma fonctionnel :
1. La partie détentrice transmet une information qualifiée de « confidentielle »
2. La partie bénéficiaire s’engage à ne pas la divulguer ni l’exploiter hors du contrat
3. En cas de violation, des sanctions peuvent s’appliquer (dommages-intérêts, résiliation…)
• Code du commerce, art. L. 225-37, al. 5 : devoir de discrétion des administrateurs de société anonyme.
• Code pénal, art. 226-13 : interdiction de révéler une information à caractère secret par une personne dépositaire.
• CPI, art. L. 621-1 : répression de la révélation de secrets de fabrication.
• Code de la santé publique, art. L. 1110-4 : secret médical.
Dans les contrats de travail, la clause de confidentialité impose au salarié de ne pas révéler les informations confiées par l’employeur, y compris après la fin du contrat. Sa violation peut entraîner des sanctions disciplinaires, voire des poursuites pénales en cas de détournement de secret de fabrication.
Exemple : Un ingénieur partant chez un concurrent ne peut légalement révéler les procédés techniques de son ancien employeur.
Elle sécurise le savoir-faire, protège l’avantage concurrentiel et favorise une confiance mutuelle lors des négociations ou tout au long de la relation contractuelle.
• Information déjà publique
• Absence de précision suffisante dans la rédaction
• Usage détourné ou disproportionné : une clause trop large peut être considérée comme abusive ou nulle en droit.
• Désignation précise des informations couvertes par la confidentialité
• Obligations de chaque partie
• Durée de l’engagement (courte/longue, après la fin du contrat)
• Sanctions en cas de manquement
Exemple tiré de la doctrine juridique :
“Les parties s’engagent à ne pas divulguer à des tiers, de quelque manière que ce soit, les informations de nature technique, commerciale, financière ou autre communiquées dans le cadre du présent contrat, sauf accord écrit de l’autre partie ou obligation légale. Cette obligation survivra pendant une durée de deux ans à compter de la cessation du contrat.”
Il n’existe pas de durée standard. La clause peut s’appliquer pendant le contrat et se prolonger après sa fin, parfois pour plusieurs années, le temps que l’information reste sensible. Pour les salariés, la jurisprudence estime que l’obligation peut se poursuivre tant que l’information n’est pas tombée dans le domaine public.
Exemple : Dans le cadre d’un contrat de prestation, il est fréquent de prévoir une confidentialité « pendant cinq ans après la fin du contrat ».
La clause s’intègre dans de nombreux contrats :
• Contrat de prestation de services
• Contrat de franchisage
• Contrat de distribution exclusive
• Contrat d’acquisition/cession de titres
Exemple : Lors d’une cession d’entreprise, les auditeurs accédant aux comptes signent une clause leur interdisant de divulguer toute information confidentielle obtenue en audit.
La Non-Disclosure Agreement (NDA) ou accord de non-divulgation est l’équivalent anglo-saxon de la clause de confidentialité. Elle se distingue par une rigueur souvent accrue dans la description des informations et peut servir à protéger un projet, une invention ou un partenariat stratégique.
Le juge français veille à ce que la clause de confidentialité ne soit ni disproportionnée, ni illicite (par exemple, interdire à un salarié toute révélation d’information le privant de toute reconversion professionnelle serait nul).
Interdire la divulgation d’informations ne doit pas aboutir à une restriction abusive de la concurrence ou de la liberté de travailler.
La partie qui viole une obligation de confidentialité s’expose à :
• Des dommages-intérêts pour réparation du préjudice subi
• Possiblement la résiliation du contrat
• Parfois une interdiction d’exploiter les informations détournées
La charge de la preuve pèse sur la partie alléguant la violation, qui doit établir l’existence d’une divulgation non autorisée et le lien de causalité avec le dommage subi.
“Les parties s’engagent à ne faire état des présentes négociations, cette obligation survivant en cas d’échec de celles-ci pendant une durée de… années.”
“Les parties s’engagent à ne pas divulguer à des tiers, de quelque manière que ce soit, les informations portées à leur connaissance dans le cadre de l’exécution du contrat, pendant toute sa durée et pendant une durée de… années après sa cessation.”
• Sécurité d’accès aux codes sources d’un logiciel par des sous-traitants informatiques
• Projets de recherche : échange d’innovations techniques entre laboratoires
• Secrets industriels : recette de fabrication dans l’industrie agroalimentaire
• Négociations commerciales : communication de business plans à des investisseurs
• Process de recrutement : entretiens impliquant l’accès à des données d’entreprise
La clause de confidentialité interdit la divulgation d’informations sensibles. La clause de non-concurrence limite l’exercice d’une activité concurrente après la fin du contrat. Les deux peuvent être cumulées, mais doivent rester proportionnées.
Il risque un licenciement pour faute grave et peut être condamné au paiement de dommages-intérêts. S’il s’agit d’un secret de fabrication, des sanctions pénales peuvent aussi s’appliquer.
La preuve peut être rapportée par tous moyens : emails, témoignages, constats d’huissier. Il appartient au créancier d’établir que l’information a été transmise hors des cas prévus par la clause.
En principe, la clause s’applique tant que l’information demeure confidentielle et n’entre pas dans le domaine public. Cependant, les juges apprécient la proportionnalité au cas par cas. Pour des informations particulièrement sensibles, une durée illimitée peut être valable.
Conclusion
La clause de confidentialité constitue un outil juridique incontournable pour protéger les intérêts de l’entreprise, encadrer les relations contractuelles et faciliter la confiance entre partenaires et collaborateurs. Son efficacité repose sur une rédaction claire, ajustée à chaque situation, et l’anticipation des exceptions et sanctions. En tant qu’avocat en contrats commerciaux à Paris, je vous conseille de la personnaliser selon vos besoins spécifiques.
Pour aller plus loin ou obtenir un accompagnement personnalisé, n’hésitez pas à consulter un avocat.