Découvrez tout ce qu’il faut savoir sur le contrat freelance : définition, fonctionnement, différences avec le salariat, clauses essentielles et exemples pratiques. Un guide rédigé par un avocat en contrats commerciaux à Paris.
Le recours à un contrat freelance s'impose pour sécuriser vos collaborations avec des travailleurs indépendants dans de multiples secteurs : informatique, conseil, communication, graphisme, enseignement, etc. Comprendre le cadre juridique, les clauses essentielles et les bonnes pratiques permet de protéger efficacement vos droits et d’anticiper les risques de requalification en contrat de travail.
Un freelance est un professionnel indépendant qui propose ponctuellement ou régulièrement ses services, sans lien de subordination, à des entreprises ou particuliers. Légalement, il peut adopter différents statuts : entreprise individuelle (EI, micro-entreprise), société unipersonnelle (EURL, SASU), cumul avec d’autres statuts, voire portage salarial. Ce choix conditionne ses obligations fiscales, sociales et sa protection sociale.
Exemple : un développeur web peut être freelance en micro-entreprise, tandis qu’un consultant international privilégiera la SASU pour structurer sa facturation et sa protection sociale.
Exemples concrets :
Le contrat doit impérativement contenir :
Exemple de clause sur l’objet :
« Le Prestataire s’engage à réaliser la mission suivante : [préciser la prestation, ex : refonte du site internet de la société X, livraison d’un rapport d’audit RGPD, etc.] dans un délai de [X semaines] à compter de la signature du présent contrat. »
Elle interdit au freelance de solliciter ou de travailler pour un concurrent direct du client, limitée dans le temps, l’espace, et proportionnée à l’objet du contrat (exemple : 12 mois, France entière, domaine de la cybersécurité).
Protège les données et les informations sensibles du client durant et après la mission. Elle doit spécifier les éléments concernés et prévoir, le cas échéant, une pénalité en cas de violation.
Elle précise à quel moment les droits sur la création du freelance (codes, œuvres graphiques…) sont transférés au client, pas automatiquement dès le paiement sauf stipulation expresse.
Exemple de clause :
« Toutes les créations réalisées par le Prestataire dans le cadre de la présente mission demeurent sa propriété jusqu’au paiement intégral du prix convenu, date à laquelle les droits patrimoniaux sont cédés au Client pour [domaine d’utilisation, durée, support]. »
Elle fixe les modalités de terminaison anticipée, la durée du préavis, les raisons légitimes (faute grave, retard répété, force majeure…).
Prévoit qu’en cas de différend, les parties tenteront d’abord une médiation ou un arbitrage, avant d’assigner devant le tribunal compétent.
Il surgit si la relation recèle un lien de subordination (horaires imposés, intégration dans l’équipe, compte-rendu systématique, etc.). Ceci a été rappelé par de multiples décisions, notamment : un professeur d’anglais sous contrat “freelance“ requalifié en salarié dès lors qu’il devait suivre un planning, un cahier des charges trop contraignant et recevait sanctions disciplinaires [CA Paris, 18 nov. 2010].
Encadré pédagogique :
Pour éviter tout risque de requalification, veillez à convaincre que : le freelance reste autonome dans la façon de réaliser sa mission, qu’il enchaîne plusieurs clients et ne dépend pas économiquement du donneur d’ordre.
Le régime le plus simple au démarrage : déclaration facile, comptabilité allégée, plafonds de CA.
Idéal pour les freelances ayant un chiffre d’affaires régulier et des charges à déduire.
Permet de séparer patrimoine professionnel/privé, d’optimiser la fiscalité, de s’associer à terme.
Pour bénéficier du statut salarié tout en gardant l’indépendance d’une prospection libre (applicable en conseil, formation, etc.).
Statut de CESU pour cours à domicile, auto-entrepreneur ou portage salarial pour missions régulières. Attention : missions durables ou intégration à l’établissement = risque de requalification.
Un accord écrit ou verbal par lequel une entreprise ou un particulier mandate un professionnel indépendant pour une mission définie, sans lien de subordination.
Un freelance choisit ses clients, fixe ses honoraires, organise son planning. Il propose son expertise, réalise des missions, puis facture sa prestation.
Le plus fréquemment : au TJM (taux journalier moyen), au forfait pour le projet ou à la prestation (ex : rédaction d’un article, création de site web…), paiement à terme ou échelonné selon l’accord.
Oui, à condition de vérifier l’absence de clause d’exclusivité dans le contrat de travail salarié, et que les deux activités sont compatibles (ex : horaires, absence de concurrence).
Le micro-entrepreneur (anciennement auto-entrepreneur) est un régime fiscal/social simplifié adoptable par un freelance, mais ce n’est pas le seul : EI, EURL, SASU, portage salarial… Freelance désigne la modalité d’activité indépendante plus que le statut juridique.
Oui , mais il doit être adapté à chaque mission et validé par un professionnel du droit pour prévenir tout risque de litige ou de requalification.
Le conseil d’un avocat spécialisé reste indispensable à chaque étape : choix du statut, rédaction des clauses, sécurisation des relations commerciales, anticipation des risques de requalification. Cette matière, soumise à des évolutions régulières jurisprudentielles et fiscales, nécessite un accompagnement individualisé pour garantir la sécurité juridique des parties.
Article rédigé par Guillaume Leclerc, avocat en contrats commerciaux et contentieux commerciaux à Paris.