Découvrez s’il est possible de refuser une assignation en justice par commissaire (huissier) de justice, dans quels cas il est possible de l’annuler, comment réagir concrètement et quelles stratégies adopter, à travers une analyse experte, pédagogique et illustrée d’exemples réels.
L’assignation en justice constitue le point de départ officiel d’une procédure judiciaire : il s’agit d’un acte délivré par un commissaire de justice (anciennement huissier), à la demande du demandeur, pour convoquer officiellement la partie adverse devant un tribunal. Ce document indique précisément :
Exemple concret : Lorsqu’un fournisseur souhaite obtenir le paiement de factures impayées, il mandate un huissier pour signifier l’assignation à son débiteur, laquelle précise la somme réclamée, le fondement juridique et la date de convocation au tribunal.
La signification de l’assignation doit respecter un formalisme strict, sous peine de nullité (mentions obligatoires, modes de remise réglementés, etc.).
D’un point de vue juridique, il est impossible de refuser valablement une assignation en justice. La stratégie consistant à refuser de prendre l’acte entre les mains de l’huissier ou à être absent lors de son passage n’a aucun impact légal :
Autrement dit, la simple absence ou le refus n’entrave pas la procédure : l’assignation est considérée comme valablement délivrée.
Cas d’école : Un dirigeant d’entreprise qui refuse d’ouvrir à l’huissier pour éviter la remise d’une assignation verra l’acte déposé à l’étude du commissaire de justice et la procédure suivra son cours.
Ignorer ou refuser une assignation expose à de graves risques :
L’annulation d’une assignation n’est possible qu’en présence d’un vice de forme ou d’un vice de fond, par exemple :
Exemples jurisprudentiels :
La contestation se fait par exception de nullité présentée :
Le juge vérifiera alors la régularité de la signification et la présence d’un vice déterminant. En cas de nullité, la procédure pourra être interrompue, sans empêcher la relance d’une nouvelle procédure par le demandeur (sous réserve de non-prescription).
Exemple de clause d’exception :
“Conformément à l’article 56 du Code de procédure civile, il est sollicité la nullité de l’assignation délivrée à l’encontre de mon client, l’acte ne comportant pas l’indication de la juridiction compétente.”
Astuce pédagogique : Si un avis de passage vous a été laissé, rendez-vous chez le commissaire de justice pour récupérer l’acte et préparez activement votre réponse.
Après le passage de l’huissier :
Exemple pratique : Une assignation délivrée le 1er septembre pour une audience fixée au 15 octobre doit permettre au défendeur de préparer sa réponse et de constituer avocat.
Le défaut de réponse implique :
Non, le refus n’empêche ni la procédure ni la validité de l’assignation.
On ne peut “arrêter” une assignation, mais on peut la contester en soulevant un vice de procédure ou en négociant un accord amiable avec la partie demanderesse.
Par la voie de l’exception de nullité ou en contestant les arguments au fond devant le tribunal, idéalement avec l’assistance d’un avocat.
L’acte est réputé signifié même sans retrait dans les trois mois ; il faut récupérer l’acte le plus vite possible pour organiser sa défense.
Vous devez vous présenter ou vous faire représenter à l’audience, faute de quoi vous risquez un jugement par défaut.
Uniquement pour vice de procédure (forme ou fond), par voie d’exception devant le juge.
Rendez-vous à l’étude du commissaire pour obtenir une copie de l’acte et lisez-le attentivement.
La condamnation par défaut, les mesures d’exécution forcée, et la perte d’autres recours possibles.
Du jour de la remise à l’audience, cela varie selon le tribunal, typiquement 1 à 4 mois.
La convocation indique explicitement ce délai, qui peut être très court : vérifiez bien la date sur votre acte.
Il est possible de solliciter un désistement de la partie adverse ou de négocier un accord, mais pas de faire “disparaître” l’assignation par simple lettre.
Informer formellement le défendeur de l’existence d’une procédure et lui permettre de préparer sa défense dans le respect du contradictoire.
Le recours à un avocat permet non seulement de préserver vos droits, d’évaluer la régularité de l’acte, mais aussi d’élaborer une stratégie de défense efficace, que l’enjeu soit commercial, civil ou familial.
Retenez que :
Article rédigé par Guillaume Leclerc, avocat en contrats commerciaux et contentieux commerciaux à Paris.