Découvrez tout sur la remise de fin d'année (RFA) : définition, calcul, exemples contractuels, impacts comptables, nuances juridiques et réponses aux questions fréquentes. Article rédigé à destination des dirigeants de PME, par Guillaume Leclerc, avocat à Paris.
La remise de fin d'année (RFA), également appelée "ristourne de fin d'année", est une réduction commerciale octroyée par un fournisseur à un client si ce dernier atteint, sur une période déterminée (généralement une année civile ou fiscale), un certain volume d'achats, ou respecte des critères précis prévus contractuellement. Elle s’apparente à un bonus rétrospectif visant à récompenser la fidélité ou la performance d’un partenaire commercial.
La RFA joue un double rôle :
Exemple concret :
Une société grossiste s’engage à acheter plus de 500 000 € de matériel auprès de son fournisseur sur l’année 2025. Si ce seuil est dépassé, elle bénéficie d’une remise de 3% sur l’ensemble des factures de l’année.
La RFA n'est jamais automatique. Elle doit absolument être formalisée dans un contrat écrit. La rédaction de cette clause requiert une attention particulière, tant en ce qui concerne :
Les parties conviennent généralement que la RFA est due après vérification du chiffre d’affaires réalisé sur la période définie. Le versement intervient fréquemment dans le courant du premier semestre de l’année suivante.
« Une remise de fin d’année de 5% sera accordée sur le montant total des achats réalisés par le Distributeur auprès du Fournisseur entre le 1er janvier et le 31 décembre de l’année N, si le chiffre d’affaires hors taxes atteint ou dépasse 250 000 €. Cette remise sera versée sous forme d’avoir au plus tard le 30 avril de l’année N+1, sous réserve du parfait règlement des factures. »
Attention :
Résumé : la RFA est une forme de ristourne contractuellement prévue, modulable selon les objectifs, figée dans le contrat et versée en fin de période.
La méthodologie du calcul de la RFA repose sur des objectifs quantitatifs et (parfois) qualitatifs, définis dans le contrat.
Les paliers peuvent être progressifs,
échelonnés en taux supérieurs selon le CA
Le calcul se fait généralement ainsi :
Exemple :
Voici un exemple d’attribution de RFA :
1. Préciser la période couverte par la RFA : évitez toute ambiguïté sur la période (telle que « année » qui pourrait prêter à confusion en cas d’exercice décalé)
2. Définir les critères déclenchant la remise : objectifs de chiffre d’affaires, de volume, de gamme ; ajoutez si besoin des critères qualitatifs (qualité de service, délais de livraison, etc.)
3. Définir le mode de calcul et d’attribution : montant, taux, palier, modalités de versement (avoir, virement, déduction sur facture)
4. Attention à l’interdiction des remises rétroactives : la loi française prohibe le fait de s’accorder rétroactivement une remise sur des achats déjà réalisés si cela n’est pas prévu initialement au contrat.
5. Privilégier la traçabilité et la motivation : joignez des annexes de calcul, tenez une documentation régulière, et prévoyez un mécanisme de révision ou d’ajustement si certains paramètres de marché changent.
« La présente convention prévoit l’octroi d’une remise de fin d’année, définie comme suit : si le chiffre d’affaires annuel réalisé par le Client au titre des achats auprès du Fournisseur atteint ou dépasse le montant de 500 000 €, le Fournisseur s’engage à lui accorder une remise de 3% calculée sur le montant HT de l’ensemble des factures émises et réglées au titre de l’exercice considéré. Cette remise sera matérialisée par un avoir adressé avant le 30 avril de l’année N+1. »
Exemple de comptabilisation :
Risque de déséquilibre significatif :
La RFA peut être contestée si elle représente un avantage disproportionné ou déséquilibre notable entre les contractants, notamment sous l’angle du Code de commerce (art. L. 442-1 et suivants). Les clauses de remise excessives ou déséquilibrées sont sources de nullité ou de sanctions judiciaires.
Jurisprudence : La Cour d’appel de Paris a validé les clauses de RFA clairement stipulées et non rétroactives, et la CEPC (Commission d’examen des pratiques commerciales) recommande la plus grande rigueur dans la définition contractuelle des critères et la documentation probante de leur réalisation.
Conseil pratique d’avocat :
La RFA est une réduction de prix contractuellement prévue et accordée en fin d’année à un client par un fournisseur, à condition de remplir certains critères (volume d’achat réalisé, CA atteint, objectifs qualitatifs, etc.).
La méthode consiste à appliquer aux montants d’achats réalisés un pourcentage contractuellement fixé, généralement en paliers. Par exemple :
"RFA" est l’acronyme de « remise de fin d’année ». C’est la formulation la plus courante dans les contrats commerciaux français, désignant une ristourne ou une remise conditionnée à la réalisation d’objectifs annuels.
La remise annuelle est un autre nom pour la RFA. Elle désigne une réduction appliquée en fin de cycle, généralement annuel, sous réserve de remplir les objectifs visés.
La traduction courante en anglais est "End-of-year rebate" ou "Annual rebate".
La RFA obtenue doit être passée en diminution du montant des achats (compte 609). Si vous la versez à un tiers, elle est comptabilisée en moins de chiffre d’affaires (compte 709). Elle doit faire l’objet d’un avoir ou être décrite en note annexe. Exemple : une RFA perçue de 10 000 € à la clôture de l’exercice.
La ristourne de fin d’année et la RFA sont synonymes dans la pratique. La doctrine et la jurisprudence les utilisent indifféremment, mais la mention « remise sur chiffres d’affaires réalisé » est à privilégier en rédaction contractuelle pour lever toute ambiguïté.
La matière est réglementée. Il est indispensable de faire appel à un avocat spécialisé en droit commercial afin d’anticiper les risques, garantir la légalité et la sécurité des clauses, et adapter les contrats à chaque cas particulier.
Article rédigé par Guillaume Leclerc, avocat en contrats commerciaux et contentieux commerciaux à Paris.