Le devoir de vigilance européen est une avancée majeure pour la gestion des risques éthiques et environnementaux des entreprises. Les PME, qu'elles soient concernées directement ou comme partenaires de grands groupes, doivent anticiper l’impact concret de ces obligations pour sécuriser leur activité, éviter les sanctions et renforcer leur compétitivité.

La loi sur le devoir de vigilance impose aux entreprises d’identifier, prévenir et atténuer les risques graves en matière de droits humains, d’environnement et de gouvernance dans toutes leurs activités et leur chaîne de valeur.
Elle a été introduite en France en 2017 et s’applique aujourd’hui au niveau européen à travers une directive ambitieuse. L’objectif : placer la prévention au cœur de la pratique des affaires pour garantir la responsabilité sociale et environnementale des acteurs économiques.
La directive CS3D/CSDDD, adoptée en 2024, harmonise les règles en Europe. Elle impose un plan de vigilance, une évaluation régulière des partenaires, un mécanisme d’alerte et le suivi public des mesures. Toutes les entreprises au sein de l’UE, mais aussi leurs sous-traitants et fournisseurs, sont maintenant concernées.
La directive cible principalement les groupes de grande taille européens et non-européens ayant une activité significative dans l’UE. Mais pour les PME, la vigilance devient incontournable : toute PME sous-traitante de donneurs d’ordre concernés doit aussi démontrer sa conformité, sous peine d’être écartée des marchés.
Des dispositifs d’accompagnement, notamment financiers, sont prévus pour faciliter cette adaptation, notamment pour les PME.
La loi de 2017 concerne les groupes de plus de 5 000 salariés en France ou 10 000 dans le monde. Néanmoins, la pratique démontre que les exigences de vigilance s’appliquent à tous, par effet de chaîne.
Imaginons une PME française sous-traitante d’un grand groupe. Elle doit :
Exemple de clause :
« Le sous-traitant s’engage à justifier à première demande du respect de la réglementation sociale, environnementale et des droits humains, et à signaler sans délai tout manquement. En cas de non-conformité grave, le contrat pourra être suspendu ou résil
Avant tout contrat (dès 5 000 € HT/an), le donneur d’ordre doit vérifier :
Ces vérifications sont réalisées à la signature puis tous les six mois. Ne pas s’y conformer expose à de lourdes sanctions, et la jurisprudence récente l’a rappelé à plusieurs reprises.
En 2023, La Poste a été condamnée pour défaut de cartographie des risques et absence de suivi effet. Désormais, tout donneur d’ordre doit prouver l’évaluation effective de ses sous-traitants et le suivi de ses mesures. La responsabilité est partagée lors d’un manquement.
Les démarches de Responsabilité Sociétale des Entreprises (RSE) et le devoir de vigilance ont des objectifs proches : prévention des risques et transparence. Mais le devoir de vigilance est une obligation légale, assortie de sanctions et de contrôles, là où la RSE est souvent volontaire.
De plus en plus, le plan de vigilance sert de colonne vertébrale à la RSE des grands groupes et de leurs fournisseurs.
Mettre en avant ses mesures de vigilance permet à la PME de se distinguer, de sécuriser ses clients, d’accéder à des marchés publics et privés, et d’anticiper de futures évolutions réglementaires.
La responsabilité peut remonter toute la chaîne, jusqu’à la maison-mère, au partenaire ou au fournisseur non conforme. Les sanctions incluent :
La loi Sapin 2 vise essentiellement la prévention de la corruption, elle fonctionne en synergie avec la vigilance pour sécuriser les relations commerciales, le choix des partenaires et la formation du personnel.
C’est la capacité d’anticiper, de détecter et de prévenir les risques majeurs. Cela implique des process internes solides et un dialogue régulier avec vos parties prenantes.
Il s’agit de la loi du 27 mars 2017, imposant un plan de vigilance public et détaillé aux grands groupes.
Sociale, environnementale, réglementaire (dont anticorruption).
C’est une norme européenne de 2024 qui définit une méthodologie commune et prescriptive, à respecter par toutes les entreprises concernées et leurs partenaires.
Oui. Le donneur d’ordre doit s’assurer de la conformité de ses sous-traitants et intégrer des clauses contractuelles précises.
Pour accéder à certains marchés, sécuriser ses contrats, renforcer la confiance, éviter les sanctions, anticiper la législation, et développer une image de marque responsable.
Exemple : La Poste en 2023 (défaut de cartographie des risques) et Total Energies (contentieux sur un projet en Afrique).
La vigilance porte sur les droits humains et l’environnement, la loi Sapin 2 cible la lutte anticorruption. Les mécanismes se recoupent dans la politique de conformité des grands groupes.
Il lui confère une force juridique ; la RSE devient, de fait, opposable et contrôlable, améliorant la transparence et la confiance.
Ce sujet réglementé suppose une analyse sur mesure : l’avocat veille à anticiper toutes les conséquences, à sécuriser vos relations et à actualiser vos pratiques selon les évolutions réglementaires ou la jurisprudence du moment. Il vous accompagne dans la rédaction des clauses, la gestion du risque et la réponse à toute mise en demeure.
Le devoir de vigilance européen n’est plus une option : c’est un atout de compétitivité, un rempart contre le contentieux, un signal fort envoyé à ses clients et partenaires.
Ne subissez pas la contrainte, faites-en un levier stratégique pour votre développement !